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La France est dans le viseur de Daech, selon l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic. Dans une interview accordée à Paris-Match, ce dernier a dressé un constat inquiétant et a assuré que "des actions d’envergure" auront lieu sur le territoire français, "comme celles menées par Al-Qaïda, qui se sont soldées parfois par des carnages effroyables". Aucun doute pour lui : "La France est l’ennemi numéro un de l’Etat islamique".
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"Il y a aujourd’hui 500 Français qui combattent sur le territoire irako-syrien. A moyen terme, certains djihadistes aguerris reviendront sur le territoire national pour faire des attentats plus élaborés", a estimé Marc Trédivic, ajoutant qu’il avait réussi à neutraliser l’an dernier un dangereux réseau constitué de dix "Merah autonomes" qui comptaient attaquer "simultanément sur l’ensemble du territoire".
"Pour l’instant, nous avons eu des attentats de cour de récréation"
Même cri d’alarme pour un responsable de la lutte antiterroriste témoignant sous couvert d’anonymat : "Le thermomètre grimpe. Pour l’instant, nous avons eu des attentats de cour de récréation", a expliqué ce dernier au journal 20 Minutes. "Jusqu’à aujourd’hui on a eu les peintres en bâtiment. Ce qu’on craint vraiment, ce sont les professionnels qui vont suivre", a confirmé un autre responsable au quotidien.
La probabilité d’une attaque de grande ampleur inquiète particulièrement les différents services de renseignement. Une reproduction de l’attentat du centre commercial de Nairobi, qui au terme de quatre jours de siège a fait 68 morts en septembre 2013, est l’un des scénarios envisagés par Paris. "S’ils s’enferment dans un grand magasin, c’est le cauchemar pour les trouver", a précisé un responsable de l’antiterrorisme.
"Il reste 'le prix Goncourt du terrorisme' à atteindre"
En août dernier, un gradé des services de renseignement interrogé par le Canard enchaîné exprimait d’ailleurs sa crainte d’un "11 septembre à la française où les services seront de simples spectateurs". Crainte aujourd'hui partagée par Marc Trédivic : "Le terrorisme est une surenchère ; il faut toujours aller plus loin, frapper plus fort. Et puis, il reste 'le prix Goncourt du terrorisme' à atteindre, et je fais là référence aux attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center".
Toutefois, Alain Rodier, directeur de recherche au Centre français de recherche sur le renseignement (CFRS), s’est montré moins alarmant. "Je ne crois pas que l’EI ait la capacité opérationnelle d’organiser de tels attentats aujourd’hui", a-t-il expliqué à 20 Minutes. Selon lui, Daech doit avant tout consolider son territoire. L’organisation terroriste serait donc plutôt dans une démarche de recherche de combattants à envoyer sur place. "L’EI ne progresse plus sur le territoire irako-syrien et pourrait lancer une opération médiatique pour revenir sur le devant de la scène, a-t-il toutefois admis, soulignant que "plus ils s’affaibliront, plus le risque d’attentat sera élevé".
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