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Vous avez sans doute vu passer la polémique des "boues rouges" cet été ? Et vous n’avez pas tout compris ? Voici toute l’affaire résumée.
Au cœur du problème, les "boues rouges". Ce sont des résidus polluants déversés au large de Cassis (Bouches-du-Rhône) pendant plus de cinquante ans, avant d’être filtrés grâce à une nouvelle technique. Comme l’explique France Info, on les trouve à 320 m de profondeur, à 7 km du rivage.
Des résidus provenant d’une usine
Ces résidus polluants sont relâchés via un pipeline long de 50 km qui conduit à l’usine Alteo, située dans la petite ville de Gardanne. Alteo est le leader mondial d’alumines de spécialité, entrant dans la composition de céramiques pour l’électronique et les écrans à cristaux liquides. Or, pour cela, l’usine a besoin de bauxite, une roche qui donne sa couleur orangée à la boue. "La formule est simple : une tonne de bauxite, chauffée avec de la soude, produit 500 kg d'alumine. Les 500 kg restants sont des déchets, les boues rouges, relâchées directement dans la mer grâce au pipeline", note France Info.
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Des boues toxiques qui fragilisent l’écosystème
Si ces boues rouges font tant polémique, c’est parce qu’elles s’accumulent au fond de la mer et sont très toxiques (elles contiennent plusieurs métaux lourds : mercure, arsenic…). Au total, au moins 20 millions de tonnes de boues rouges ont été déversées dans les fonds marins sur 2 400 km2, soit l’équivalent de dix fois la superficie de Marseille, précise Le Monde.
Or, ces résidus sont responsables d’un désastre écologique selon plusieurs études, détraquant la reproduction de certaines espèces de poissons et crustacés. Les habitants de la côte ont donc consommé des produits de la mer contaminés pendant des années, sans que les pouvoirs publics n'aient réagi.
Ségolène Royal recadrée par Manuel Valls
Depuis le 1er janvier, Alto n’a plus le droit de déverser des boues rouges dans la mer. Ainsi, l'entreprise a mis au point un procédé pour séparer les matières solides des matières liquides. Le solide est stocké dans une décharge à ciel ouvert tandis que le liquide est toujours relâché dans le Parc national des Calanques avec l'accord de l'Etat. Le préfet a d’ailleurs signé, le 28 décembre 2015, un accord pour prolonger cette autorisation jusqu'en 2022.
Dans Thalassa, diffusé vendredi dernier, Ségolène Royal jugeait "inadmissible" que l'autorisation ait été renouvelée. Elle regrettait aussi que Manuel Valls ait "décidé le contraire de ce que dit sa ministre de l'Environnement", en l’occurrence elle.
De son côté, le Premier ministre, soucieux de l’argument économique, a rappelé à l’ordre son ministre : " Je gouverne, je décide, chacun doit être à sa tâche avec l'esprit et le sens du collectif."Piquée au vif, Ségolène Royal a promis qu'elle ne laisserait pas tomber le dossier.
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