De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Il faisait ses cinq prières par jour, ne buvait pas d’alcool", se souvient auprès de Paris-Match Ali, un conducteur de bus ancien ami de Samy Amimour, le terroriste du Bataclan mort vendredi 13 novembre.
Une radicalisation subite
"On mangeait et on rigolait ensemble", se rappelle encore Ali, qui a connu Samy lors d’une formation de 3 mois au métier de chauffeur. Il parle de lui comme d’un homme "gentil, très poli, calme", et surtout dresse le portrait d’un homme à mille lieues du terroriste qu’il deviendra : "Samy, il était super fort en français, il avait eu son bac L. Quelque fois, il corrigeait les professeurs qui faisaient des fautes de langage."
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Mais en peu de temps, Ali remarque les premiers signes de radicalisation de son collègue qui, n’ayant pas de petite amie, vivait encore chez ses parents, à Drancy (Seine-Saint-Denis). Peu à peu Samy Amimour, qui fréquente la mosquée du Blanc-Mesnil, se met à porter un khamis blanc, une tenue traditionnelle musulmane, puis finit par quitter son métier de chauffeur de bus, au bout de 15 mois, le jugeant "haram", c’est-à-dire contraire à sa foi. "Il ne voulait pas saluer les femmes, ni les regarder, j’ai essayé de le raisonner, sans succès.", explique à Paris-Match Ali avec qui il n’est plus en contact depuis 2012.
Sa famille fête "Noël comme l’Aïd"
C’est à partir de cette année-là que les choses s’accélèrent. Le 15 octobre 2012, les services de renseignements investissent l’appartement familial de Drancy pour interpeller Samy, soupçonné de vouloir partir au Yémen. Il sera mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Après coup, ses parents, traumatisés par cette interpellation, pensent que c’est cet évènement qui a fini de radicaliser leur fils : "Quand ils l'ont ramené à la maison, il m'a dit « Papa, j'ai rien fait ». Il n'avait fait que regarder des sites islamistes. C'est pas interdit.", avait déclaré son père à l’AFP.
Pour ces parents d’origine algérienne, qui "fêtent Noël comme l’Aïd", la radicalisation de leur fils a été incompréhensible. Sa mère, dont son fils avait demandé qu’elle se voile, parle de lui comme d’un jeune "très gentil" que "tout le monde aimait", "un mec en or, une proie parfaite" pour les recruteurs au djihad.
Le départ en Syrie et le retour pour commettre les attentats
Le 11 septembre 2013, Samy Amimour franchit un autre palier en se rendant en Syrie. Un mandat d’arrêt international est alors délivré contre lui. Il téléphone alors à ces parents pour les prévenir : "Ne me cherchez pas, je suis en Syrie." Mais le père, au cours d’un périple, part le rejoindre, finit par le retrouver et se met à le raisonner, en vain. Mi-octobre, le père se préparait à un autre voyage pour récupérer son fils. Mais celui-ci est finalement rentré en France, sans prévenir ses parents, pour commettre les attentats de Paris le vendredi 13 novembre. Avec un commando de trois hommes, Samy Amimour fera assaut au Bataclan, tuant 89 personnes.
Comment a-t-il pu rentrer en France ?
Après les attentats meurtriers, son père, qui a alerté les autorités à de nombreuses reprises, s’interroge : "Comment se fait-il que mon fils qui était placé sous contrôle judiciaire – son passeport et sa carte d'identité retirés – a pu quitter l'Hexagone et traverser l'Europe puis la Turquie pour arriver en Syrie ? Je n'ai découvert qu'après que la justice lui a retiré ses papiers d'identité, il a fait une déclaration de perte et, grâce à cela, il a pu se refaire faire une carte d'identité. Comment peut-on refaire des papiers quand ils sont confisqués judiciairement ?"
Cependant la véracité de cette information reste pour le moment floue. Un journaliste de Slate a contacté la préfecture de police de Seine-Saint-Denis qui lui a indiqué que Samy Amimour n’avait pas obtenu de nouveaux papiers suite à une déclaration de perte, comme l’avait suggéré son père. Mais dans le même temps, une journaliste de l’Obs postait un tweet dans lequel elle affirmait le contraire.
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