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Planet : Comment peut-on expliquer les récentes observations de requins en Méditerranée ?
Valérie Cotrel : "La présence des requins en Méditerranée est connue et reconnue. Il y en a toujours eu. On a plus d’observation de squales en été parce qu’il y a plus de plaisanciers et d’activité nautique. Mais cela ne veut en aucun cas dire qu’il y a plus de requins en Méditerranée à ce moment-là. C’est la présence de l’homme qui est plus fréquente. Les déchets jetés en mer ainsi que le déversement d’eaux usées, qui sont plus nombreux en été, ont peut-être pu attirer les requins. Il y a environ une cinquantaine d’espèces de requins qui a déjà été observée en Méditerranée. Mais la plupart des spécimens sont inoffensifs pour l’homme.
Planet : Quel est le comportement des requins ?
Valérie Cotrel : En Méditerranée, la plupart des requins sont des migrateurs qui sont seulement de passage. Ils se rapprochent très rarement des côtes. Ce ne sont pas des comportements dont il faut avoir peur. Il s’agit de leur milieu naturel et il arrive parfois que les hommes les rencontrent. Mais sur les côtes françaises de Métropole, il n’y a jamais eu d’attaques de requins. Il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir. Lorsque l’on entend parler d’attaques pendant la période estivale, cela peut provoquer une sorte de psychose. Il y a eu récemment une attaque qui a été filmée en direct lors d’une compétition de surf en Afrique du Sud. Les scientifiques pensent que les attaques de requins sont dues à une confusion. Les requins prennent l’homme pour leur proie. Ils confondent notamment les planches de surf avec les carapaces des tortues. Mais en Méditerranée, la psychose n’est pas justifiée. Les requins ne sont pas des mangeurs d’hommes.
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Planet : Est-ce que des moyens sont mis en place pour éviter les risques d'attaques ?
Valérie Cotrel : Il n’y a pas de risques d’attaques. Les médias ont tendance à extrapoler en parlant de recrudescence d’attaques. Les requins ont des comportements qui changent à cause de l’intervention de l’homme. La pollution des mers et la surpêche déséquilibrent les écosystèmes. Les squales ont donc moins de proies qu’avant et ils changent leur comportement alimentaires mais cela ne veut pas dire qu’ils s’attaquent à l’homme. Il y aurait sinon beaucoup plus d’attaques. Il n’y a pas non plus de prolifération de requins. Au contraire, les scientifiques se sont aperçus qu’il y avait de moins en moins de squales dans la mer. Des millions de requins sont tués chaque année. Le requin a plus à craindre de l’homme que l’inverse. Il est possible qu’un jour il n’y ait plus de requins, ce qui aurait de graves conséquences sur les océans.
Planet : Quelles seraient les conséquences ?
Valérie Cotrel : Les requins sont des nettoyeurs des mers. Ils s’attaquent plutôt à des proies blessées ou malades. Cela évite que les maladies se transmettent. D’autre part, les requins sont au bout des chaînes alimentaires donc s’ils disparaissent, les espèces en-dessous vont proliférer et cela va déséquilibrer l’écosystème. D'ailleurs des coraux sont déjà en train de disparaître car il y a moins de prédateurs dans les océans".
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