Le projet défendu par Anne Hidalgo doit permettre d'ouvrir deux cents emplacements à des familles de migrants dans cinq bâtiments censés être provisoires. 

Depuis octobre, le maire de Paris, Anne Hidalgo, projette d’installer un camp d’hébergement d’urgence au cœur du très chic XVIe arrondissement parisien. Pour ce faire, l’édile a décidé de mettre à la disposition de l’Etat, un terrain municipal pour héberger, officiellement des SDF, mais aussi des migrants, selon Le Figaro qui s’appuie sur le projet qui parle clairement "de migrants et des sans-abri".

Sous les fenêtres d’opulents propriétaires

L’emplacement du site d’hébergement se situe sur un site classé aux monuments historiques depuis 1957 : le bois de Boulogne. Ce camp "s'étire sur une langue de 150 mètres, sur l'emprise d'une voie de circulation, sous les fenêtres d'opulents propriétaires, de personnalités politiques et du show-biz, de nombreuses ambassades aussi.", relate le quotidien.

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Le camp d’hébergement sera composé de cinq bâtiments modulaires, sur deux niveaux, avec 200 places, pour un coût estimé à 5 millions, "majoritairement supporté par l’Etat". Les travaux commenceront en janvier pour une ouverture en mars-avril. Et si ce camp est temporaire, pour une durée prévue de cinq ans, cela n’empêche pas les riverains d’être vent debout contre ce projet.

"Les socialistes font expier aux bourgeois leur mal-votance"

"Le XVIe arrondissement est le terrain d'aventures des socialistes parisiens, qui font expier aux bourgeois du coin leur mal-votance", s’agace sur son blog Serge Federbusch, fondateur du Parti des libertés. "Moi, j'ai 40 ans, on travaille dur avec mon mari et on s'est endettés pour acheter ici, nous imaginant protégés sur un site classé, pour nos enfants.", s’est agacée auprès du Figaro Catherine, une habitante du quartier. "Mettre ces gens qui n'ont rien au pied de gens qui ont tout, dans des abris temporaires qui jouxteront le périphérique, son bruit et sa pollution, c'est tout simplement inique et cruel, ont déclaré d’autres riveraines. Intégrons-les dans des endroits décents." Une pétition, signée pour l’instant par 50 000 signataires s’opposant au projet, a d’ores et déjà été mis en place.

Pour Claude Goasguen, député maire (LR) du XVIe arrondissement, ce "projet insensé" est "une atteinte consciente à la légalité, une aberration emblématique pour faire de la publicité politicienne." Du côté d’Anne Hidalgo, en visite avec Claude Bartolone et Emmanuelle Cosse (EELV) sur le site jeudi dernier, ce projet est simplement "dédié à la sortie du dispositif hivernal." "Mais ce n’est pas dérangeant qu'il n'y ait rien ici, pas de vie commerçante ? a demandé Emmanuelle Cosse à l'un des architectes. C'est lunaire comme quartier, ça manque de Franprix, non ?"

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