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Pendant plusieurs années, les chiffres de la délinquance ont été truqués à Paris. C’est ce que révèle Europe 1 ce lundi. La radio assure en effet avoir mis la main sur un rapport confidentiel qui dénonce des années de mauvaises pratiques sur les statistiques de la Préfecture de police de Paris.
Consulté par Europe 1 et l’Agence France Presse, ce document aurait été commandé en septembre 2012 par le préfet de police de la capitale, Bernard Boucaul, et aurait récemment été bouclé par l’Inspection générale de l’administration (IGA). Son objectif : établir un état des lieux des pratiques d’enregistrement des faits de délinquance à Paris et dans la petite couronne. Et c’est justement en menant leurs travaux de recherches que les auteurs de ce rapport auraient découvert le pot aux roses. Selon eux : depuis une dizaine d’années, les chiffres relatifs à la délinquance auraient été truqués pour masquer la réalité. Ce système de maquillage serait même monté en puissance à partir de 2008.
Des cambriolages enregistrés comme des dégradationsConcrètement, les faits de cambriolages n’auraient pas tous été enregistrés. Certains auraient ainsi été comptabilisés en tant que dégradation, rapporte Europe 1. Une pratique qui, selon un commissaire parisien, aurait permis de "ne pas faire exploser les chiffres". La radio détaille par ailleurs que certains services auraient également arrêté d’enregistrer les plaintes avant la fin du mois, tandis que d’autres auraient tout bonnement détruit toutes les traces relatives à des faits de délinquances. En tout, près de 16 000 faits auraient ainsi disparu rien qu’en 2011 à Paris, a confié à Europe 1 une source proche de ce dossier.
Les faits ont perduré malgré l’arrivée de Manuel VallsEt si les faits accablants rapportés par Europe 1 ont eu lieu sous la présidence de Nicolas Sarkozy et alors que l’un de ses proches, Michel Gaudin, dirigeait la préfecture de police de Paris, le document souligne également que ce système de maquillage a perduré malgré le changement de majorité en 2012. En dépit de l’arrivée de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur, ces pratiques douteuses auraient en effet duré au moins jusqu’à l’été 2013. Le document précise toutefois que si ces méthodes ont continué à être employées, elles l’ont cependant été dans une moindre mesure. "Le rapport note la fin du report. Mais c'est vrai, certains commissaires ont fourni des réponses étonnantes. En fait, il semble difficile pour certains de rompre avec des habitudes qui avaient été établies pendant des années", a par ailleurs expliqué un haut fonctionnaire à la Préfecture de police de Paris. "Mais les consignes données par le préfet sont très claires, ces pratiques, qui ont diminué comme le note le rapport, doivent cesser", a-t-il ajouté.