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Cinq jeunes ont été condamnés à des peines allant jusqu'à six mois de prison ferme lundi à Nantes. Tous étaient jugés pour les violences qui ont éclaté samedi pendant la manifestion anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

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Le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) a tranché. Lundi, les premières sanctions consécutives aux violences qui ont éclaté samedi à Notre-Dame-des-Landes sont en effet tombées. Cinq jeunes interpellés en marge du rassemblement d’opposants au projet d’aéroport ont été condamnés. Leur peine vont des travaux d’intérêt général à de la prison ferme. Jugés en comparution immédiate, les prévenus ont tous moins de trente ans, sauf un, et vivent dans la région. Ils étaient accusés de "violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique". La justice leur reproche notamment d’avoir lancé des projectiles sur les force de l’ordre mobilisées pour encadrer les quelques 20 000 à 60 000 (selon les sources) opposant au projet d’aéroport alors réunis.

L’un des condamnés estime être un "bouc-émissaire"

"Je suis venu par hasard (…) Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça", a expliqué l’un des cinq jeunes. De son côté, la présidente du tribunal, Hélène Perroz a expliqué : "Nous n’avons pas les vrais coupables (ndlr : des dégradations commises en marge de la manifestation de samedi). Mais nous avons des responsables et donc des coupables de faits qui vous sont reprochés". Des explications qui n’ont visiblement pas convaincu tous les accusés. Au sortir du tribunal, l’un d’eux a en effet estimé qu’il avait servi de "bouc-émissaire" dans cette affaire.

Vidéo du jour

Une quinzaine de personnes ont été interpellées samedi en marge de la manifestation qui a dégénéré à Nantes. Seuls celles qui avaient déjà un casier judiciaire ont ensuite été jugées en comparution immédiate lundi. Les autres devraient, quant à elle, recevoir une convocation dans les jours à venir.

La polémique Duflot

Outre les violences qui y ont éclaté, la manifestation de samedi a également fait parler d’elle après que Cécile Duflot, la ministre écologiste du Logement, a apporté son soutien aux opposants du projet pourtant soutenu par Jean-Marc Ayrault. "Plutôt deux fois qu'une ! Je suis de coeur avec eux et ils le savent", avait-elle lâché dans les colonnes du Monde. Des propos qui ont provoqué  un véritable tollé dans la sphère politique et conduit le Premier ministre a exigé des Verts qu’ils sortent de "l’ambiguïté" concernant leur position sur cette affaire. Le chef du gouvernement a finalement calmé le jeu lundi en rappelant que la majorité avait "besoin de tout le monde".