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De ses débuts à France Inter au succès de son émission Ushuaïa en passant par une parenthèse politique quand François Hollande lui donne les pleins pouvoirs pour le grand sommet sur le réchauffement climatique en fin d’année, Nicolas Hulot, qui vient de souffler ses 60 bougies, a toujours été sur le devant de la scène. Portrait d’un personnage déterminé dans ses idées et qui ne laisse rien au hasard.
Plagiste, moniteur de voile puis…photographe
Nicolas Hulot est né à Lille dans une famille atypique. Son père Philippe était chercheur d’or au Venezuela puis chef d’entreprise dans la confiserie. Son grand-père paternel, lui, a inspiré le cinéaste Jacques Tati pour son film Les vacances de Monsieur Hulot.
Il a eu plusieurs vocations dans sa vie. Après ses études à Paris, celui qui a participé au Paris-Dakar a très rapidement souhaité gagner sa vie et a enchaîné différentes métiers : plagiste, moniteur de voile, serveur, puis photo-reporter. Engagé par le fondateur de l'agence Spira - Göksin Sipahioglu - il devient photographe. A travers Paris, il est chargé de traquer les événements qui feront l'actualité : l'affaire Empain puis la célébrissime affaire Mesrine. Entre-temps, Hulot fait du photoreportage en Afrique du Sud avec le navigateur Eric Tabarly, dont il voue une grande admiration. Il est au cœur du Guatemala pour photographier le pays après le tremblement de terre en 1976. L'année suivante, il est en Rhodésie pour rendre compte de la guerre d'indépendance.
En 1978, grâce à Patrice Blanc-Francard, il est engagé sur France Inter en tant que journaliste. Il anime une chronique "La Poignée dans le coin", en tant que animateur-reporter couvrant des événements moto. Il se veut alors acteur d'aventures de ses reportages diffusés sur les ondes en direct.
Ushuaïa Nature : LE tournant
Son ascension et sa renommée prennent une véritable tournure lors de son arrivée à TF1 à la fin des années 80. Ainsi, c'est en 1987 que démarre l'émission télévisée qui le rend populaire : Ushuaïa, le magazine de l'extrême sur TF1. Pendant vingt-deux ans, il réalise et anime cette émission qui le montre en action, au cœur de paysages spectaculaires. Animateur charismatique d’une des émissions les plus célèbres de l’époque, Nicolas Hulot est alors un homme courtisé de toutes parts. Ushuaïa, le magazine de l'extrême, deviendra Ushuaïa Nature. L'émission coûte un million d'euros par numéro à TF1 et vaut à son animateur cette image d'écolo baroudeur et sympathique qui se classe rapidement dans les personnalités préférées des Français. Et pendant que l'animateur part à la rencontre des derniers gorilles ou des tribus amazoniennes, la déclinaison de la marque Ushuaïa se transforme en fabuleux business. Dont l'animateur ne profite qu'indirectement puisqu'il est salarié de TF1, et que la manne est censée compenser le coût de l'émission. Il crée au cours de sa période faste la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme, à vocation éducative.
Influent en politique
Faisant de son crédo écologique un enjeu majeur, celui qui a visité des centaines de pays devient influent dans la sphère politique. Il fait son entrée en politique en conseillant des personnalités politiques, telles que Laurent Fabius ou Jacques Chirac. En novembre 2006, il s'adresse à tous les candidats à la présidentielle pour leur soumettre son Pacte écologique. Ce projet permet ainsi de mettre l'écologie parmi les priorités de la campagne électorale. Le Pacte est signé par cinq candidats sur douze : Dominique Voynet (Les Verts), Ségolène Royal (PS), Nicolas Sarkozy (UMP), François Bayrou (MoDem), Marie-Georges Buffet (PCF). Plus de 700 000 citoyens soutiennent également ce Pacte écologique.
Durant quelques semaines, la médiatisation de Nicolas Hulot est à son comble si bien que des rumeurs laissent entendre qu'il serait candidat pour la présidentielle. Le 22 janvier 2007, au cours d'une conférence de presse au Palais de la découverte, il déclare officiellement qu'il ne se présentera pas à l'élection présidentielle et ne soutiendra aucun des candidats. Constatant que les promesses n'engagent que ceux qui y croient, il décide de se lancer dans la Primaire Ecologiste pour 2012 face à Eva Joly. Les écologistes ont choisi. Lors de la primaire d'Europe Ecologie - Les Verts du 12 juillet 2011 ils désignent Eva Joly (58,16% contre 41,34%). Exit Nicolas Hulot qui met fin donc à sa courte carrière en politique, même s’il en a jamais fait une priorité.
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Le sommet sur le réchauffement climatique en ligne de mire
Désigné par François Hollande en début d’année pour être le chef d’orchestre du grand sommet sur le réchauffement climatique qui se tient à Paris en décembre (le COP21 du 30 novembre au 15 décembre 2015), Hulot est attendu au tournant. Il est donc en première ligne pour que l'humanité saisisse enfin ce qui est peut-être sa dernière chance d'inverser le cours catastrophique des choses. Conscient qu’une partie de sa crédibilité est en jeu, il est pragmatique sur les enjeux de cette conférence, qui ne pourra qu’être bénéfique : "La crise climatique est une tragédie silencieuse qui tue des centaines de milliers de personnes chaque année et provoque des centaines de milliards de dollars de dégâts. Je pense que, si l'on avait anticipé davantage les effets du changement climatique, on aurait évité beaucoup de souffrances, y compris chez nous". Homme à multi-facettes, il est toujours aussi actif à travers sa fondation, puisqu’il a lancé mercredi 11 mars la campagne "My positive impact". L’objectif : sensibiliser le public aux solutions qui existent dans la lutte contre le réchauffement climatique.
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