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L’ultime rendez-vous. Les syndicats et le patronat disposent encore de quelques heures pour parvenir à un accord sur les moyens nécessaires à la sécurisation de l’emploi en France. Alors que le patronat doit remettre un nouveau texte, l’une des grandes inconnues de cette réunion consiste à savoir s'il comprendra des propositions sur la taxation des contrats courts que les syndicats jugent indispensable. Jusqu’à présent, le patronat s’est toujours refusé à l’intégrer.
Patrick Pierron (CFDT) a ainsi indiqué jeudi soir qu’il s'attendait à "une journée longue", jugeant que le patronat, qui a étalé jeudi ses divisions, "avance trop lentement". De son côté, Agnès Le Bot (CGT) a souhaité que le Medef se montre moins "arc-bouté". Mis sous pression par le gouvernement, les syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et le patronat (Medef, CGPME, UPA) tentent de s’entendre. Leurs principaux points de divergences reposent notamment sur les moyens de fluidifier le marché du travail tout en conciliant une plus grande flexibilité pour les entreprises et davantage de sécurité pour les salariés.
L’enjeu de cette dernière journée de négociations est d’autant plus grand que si les partenaires sociaux ne parviennent pas à trouver un accord, il reviendra au gouvernement de propose réforme du marché du travail. Ce dernier a d’ores et déjà prévenu qu’un projet de loi serait présenté avant la fin du mois de février.
Concessions et suppressions
Conscient des enjeux de ces discussions, le patronat a déjà fait quelques concessions comme la suppression d’un article polémique portant sur la création d'un "CDI de projet" de 9 mois minimum et la réduction du délai de mise en oeuvre de la généralisation d'une complémentaire santé pour les salariés de 4 à 3 ans. "On attend avec impatience que le patronat aborde la question des contrats précaires", déclarait jeudi soir M. Pierron, le négociateur de la CFDT, qui détient, avec le Medef, les clés d'un accord. C’est en effet sur ce point que le débat est le plus sensible. Les syndicats ont d’ailleurs fait de la taxation des contrats cours l’une de leurs principales conditions à un accord.
Syndicats et gouvernement sont cependant unanimes sur le fait que le CDI doit "redevenir la voie normale d'embauche" alors que 8 contrats sur 10 signés chaque année sont des CDD, souvent très courts. Selon une source proche de la négociation, le patronat pourrait in fine, par crainte d'une "surenchère du législateur", faire un geste.