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La colère des pays arabes se déverse dans la rue, après l'explosion d'un hôpital de Gaza mardi 17 octobre dans la soirée. Israel, appuyé par les Etats-Unis, et le Hamas, se renvoient la responsabilité de l'attentat qui a fait de très nombreuses victimes civiles. Embarrassés, les pays occidentaux temporisent, affirment soutenir Israel dans son droit de défense, et les droits humains de la population palestinienne. Mais la position est inconfortable, alors que chaque camp réclame le soutien ferme, au moins idéologique, des pays pris entre deux feux. Pendant ce temps, le monde arabe s'égosille contre les bombes qui tombent sans relâche sur la bande de Gaza, où vivent 2,4 millions de Palestiniens coupés de ressources, et pour l'instant sans issue. Une lueur pour la population massée dans le sud du la bande de Terre coincée entre la mer et l'Etat hébreu : l'ouverture annoncée par l'Egypte et les Etats-Unis d'un couloir humanitaire par Rafah, seul passage qui ne soit pas contrôlé par les Israéliens.
Un "délaissement" français
Des rassemblements se sont tenus devant l'ambassade de France à Tunis (Tunisie), à Beyrouth (Liban) et à Téhéran (Iran) entre mardi soir et mercredi. Des jets d'oeufs ont souillé la façade du bâtiment en Iran sous les huées : "mort à la France et à l'Angleterre". "Les Français et les Américains sont les alliés des sionistes", ont scandé des manifestants devant l’ambassade de France à Tunis. "L’opinion publique au sein du monde arabe ressent un délaissement de la France" notamment sur la question palestinienne, constate pour Le Parisien David Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste du Moyen-Orient. "Il y a quelques années, la France prétendait avoir un rôle de potentiel médiateur. Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir (en 2007), c’est de moins en moins le cas", poursuit-il.
Un rapprochement vers Israel ?
La France "soutient la création d’un État palestinien, vivant dans des frontières sûres et reconnues, en sécurité au côté d’Israël, avec Jérusalem comme capitale de ces deux États" détaille le Quai d'Orsay sur son site. " La France appelle également Israël au plein respect du droit international humanitaire qui s’applique dans les Territoires palestiniens (...) l’implantation de colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est constitue une appropriation illégale de terres qui devraient être l’enjeu de négociations de paix entre les parties sur la base des lignes de 1967." Officiellement, la France soutient la solution à deux Etats.
Toutefois les dernières annonces d'Emmanuel Macron, qui a jugé le 12 octobre que "la seule réponse au terrorisme, la seule possible, est toujours une réponse forte et juste, forte parce que juste", ont déplu dans certaines capitales de pays arabes. De même que la décision du ministère de l'Intérieur d'interdire les manifestations pro-palestiniennes, d'ailleurs retoquée par le Conseil d'Etat qui renvoie la décision aux préfets. "À tort ou à raison, les opinions publiques du monde arabe ont le sentiment que la France a une inclinaison de plus en plus marquée envers Israël", indique pour Le Parisien David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Iris et rédacteur en chef de la revue "Orients Stratégiques".
La France décriée dans le monde arabe
Les manifestations de Tunis, Téhéran et Beyrouth sont loins d'être les premières à critiquer les positions de la France, loin s'en faut. Le monde arabe s'est déjà indigné des caricatures de Mahomet produites par le journal Charlie Hebdo à l'ouverture du procès de l'attaque du journal en 2020, dans un déferlement de slogans anti-français, et de portraits d'Emmanuel Macron foulés au pied. Dans un communiqué, le Hamas disait alors "prévenir" la France des "conséquences" que pourraient avoir les déclarations d'Emmanuel Macron sur les caricatures. En avril 2021, la France avait dû demander à ses ressortissants et ses entreprises installés au Pakistan de quitter le pays, "en raison des menaces sérieuses qui pèsent sur les intérêts français au Pakistan". Dans un contexte inflammable, on comprend dès lors l'embarras d'Emmanuel Macron, qui soupèse les "pours" et "contres" d'une visite à Tel Aviv, dans la ligné des chefs d'Etat allemand et américain.