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Depuis le "non" du peuple grec au référendum sur les propositions des créanciers de la Grèce, le pays est l’objet de toutes les attentions des dirigeants européens qui redoutent une sortie du pays d’Alexis Tsipras de la zone euro.
Une sortie qui devient de plus en plus plausible aux yeux d’un certain nombre de politiques et d’économistes. Ainsi de Jean-Marc Sylvestre, journaliste spécialiste de l’économie, qui écrit dans Atlantico que les pays européens ne supporteront pas plus longtemps de payer pour la Grèce, tel le tonneau des Danaïdes. "Si le 20 juillet, aucun accord n’est négocié et acté, la BCE sera contrainte de fermer les robinets. Faute d’euros, la Grèce tombera en asphyxie en attendant que la banque centrale de Grèce se mette à fabriquer de la monnaie locale. Ce jour-là, la Grèce sera sortie de la zone euro.", subodore le journaliste.
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Un scénario que n’envisage pas de son côté l’économiste François Lenglet pour qui la probabilité d’une exclusion de la Grèce de la zone euro reste "faible". "Celle d'une sortie délibérée de la Grèce est plus importante, mais à mon sens toujours minoritaire. Les deux autres scénarios, c'est-à-dire la Grèce restant dans la zone euro, à condition inchangée, ou la sortie brutale, ne seraient pas très bons pour l'économie du continent.", prévient-il sur Francetv Info.
La zone euro est plus solide aujourd’hui qu’en 2012
Quid de la zone euro en cas de départ du pays d’Aristote ? Survivra-t-elle au départ de l’un de ses membres ?
Il faut savoir tout d’abord que la zone euro est plus solide qu’elle ne l’était en 2012, au moment des déboires financiers d’Athènes. Depuis, les pays du "Club Med" (les pays latins) comme les moquait l’Allemagne ont repris du poil de la bête. "Il y a d'autres pays surendettés (que la Grèce) et avec un potentiel économique faible : le Portugal tout d'abord, et dans une mesure moindre l'Italie, explique l’économiste François Lenglet. L'Espagne a elle aussi des faiblesses, mais la reprise s'y manifeste de façon plus importante qu'ailleurs. Ce qui la protège un peu."
Qui plus est, l’Union européenne s’est dotée de tout un attirail permettant de consolider la zone euro : le mécanisme européen de stabilité (MES) doté d’un fonds de sauvetage financier, l’Union bancaire qui surveille et gère les faillites éventuelles d’établissements bancaires, mais également le programme d’opération monétaires sur titre (OMT) qui permet à la Banque centrale européenne (BCE) d’acheter des obligations émises par des Etats-membres de la zone euro. C’est ainsi que l’Espagne ou le Portugal empruntent à des taux très bas.
Enfin, dans un communiqué daté du 27 juin dernier, l’Eurogroupe a réaffirmé que les autorités de la zone euro étaient prêtes "à faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la stabilité financière de la zone euro."
La Grèce sortie, "la zone euro serait plus forte"
Pour le spécialiste des marchés financiers, Marc Fiorentino, "en cas de sortie de la Grèce de la zone euro, celle-ci serait plus forte et pourrait imposer une convergence accélérée." "Après un premier mouvement de baisse 'émotionnelle' en cas d’annonce d’une sortie de la Grèce, l’euro se renforcerait. Rappelons que c’est en 2010, avec la crise de la Grèce, que l’Europe a connu sa crise d’endettement dont nous émergeons à peine.", tient-il à rappeler à Planet.fr.
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Toutefois, le banquier ne croit pas que la Grèce prenne le chemin de la sortie. "Certains dirigeants européens dont fait partie François Hollande sont tellement effrayés par cette perspective qu’ils sont prêts à accepter de perdre encore 60 milliards d’euros dont a besoin la Grèce et qu’elle ne pourra jamais rembourser.", remarque-t-il.
Pour Marc Fiorentino enfin, la monnaie unique doit être préservée car c’est l’euro qui "a permis de sauver l’Europe". Sans cela, "aucun des pays européens de l’Europe du Sud, France compris, ne pourrait faire face à son endettement.", a-t-il déclaré à Planet.fr.
Marine Le Pen appelle à la "dissolution concertée" de l’euro
"Bien que la zone euro soit mieux armée que par le passé, son union monétaire reste largement imparfaite, tempère l’économiste Antonio Roldán Monés sur le Huffington Post. En réalité, si la Grèce sort de l'euro, de nouvelles failles se dessineront, et il n'est pas possible de garantir que d'autres pays du Sud pourront s'en prémunir. Tout cela devrait pousser les deux parties à parvenir cette semaine à un accord autorisant la Grèce à demeurer au sein de la zone euro. Le contraire risquerait de signer la fin de la monnaie unique."
Une éventualité qui réjouit la présidente du Front national, Marine Le Pen. Celle-ci ayant demandé sur I-Télé aux dirigeants européens de "se mettre autour d'une table, constater l'échec radical de l'euro et de l'austérité et organiser la dissolution concertée de la monnaie unique", condition indispensable, selon elle, du retour à la croissance et à l'emploi.
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