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Catherine Graciet et Eric Laurent, soupçonnés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc en lui soutirant 3 millions d'euros en échange de la non publication d'un livre réputé à charge contre lui, ont été mis en examen pour "chantage" et "extorsion de fonds".

Catherine Graciet et Eric Laurent ont été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi pour "chantage" et "extorsion de fonds". Les deux journalistes français avaient été arrêtés jeudi à la sortie d'un hôtel parisien où ils avaient rendez-vous avec un représentant du Maroc, durant lequel "il y a eu remise et acceptation d'une somme d'argent" a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Accusés d'avoir voulu soutirer 3 millions d'euros au roi Mohammed VI en échange de la non parution d'un livre coup de poing, peu flatteur pour le monarque, ils ont passé 24 heures à garde à vue. Inculpés dans la nuit de vendredi à samedi, ils ont été remis en liberté mais demeurent sous contrôle judiciaire.

Les avocats des journalistes évoquent un "traquenard"

L'avocat de Catherine Graciet a confirmé l'existence d'un "deal financier" mais parle de "traquenard", tout comme l'avocat d'Eric Laurent. "Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l'entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place" a-t-il déclaré. D'après Me Eric Dupont-Moretti, avocat du Maroc, tout a débuté le 23 juillet dernier, lorsqu'Eric Laurent s'adresse au cabinet royal pour solliciter une rencontre dans le cadre de la préparation d'un livre. Selon l'avocat, c'est lors de cette rencontre, quelques jours plus tard, que le journaliste a demandé la somme de 3 millions d'euros, promettant en échange de ne pas publier son livre. Le Maroc a alors déposé plainte à Paris.

Un deal financier

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Dans une lettre manuscrite, rédigée le 27 août dernier par Catherine Graciet, et signée des deux journaliste ainsi que d'un représentant du Maroc, les journalistes s'engagent à "ne plus rien écrire sur le royaume du Maroc" et à "ne plus jamais s’exprimer publiquement sur ce pays", "ni à faire quelques révélations (...) sur ce sujet". Dans ce document versé au dossier d'instruction, et que Le Parisien et BFM TV ont pu se procurer, le Maroc s'engage de son côté à leur verser "la somme de deux millions d'euros". Les journalistes confirment "avoir reçu à ce jour une avance de 80.000 euros".

Catherine Graciet et Eric Laurent encourent jusqu'à 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende.