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Capacités extrasensorielles, perceptions de détails microscopiques, hypnose… Le mentalisme est une pratique peu répandue, mais souvent utilisée par les politiques et par l'anti-terrorisme. Le mentaliste Pascal de Clermont a répondu à nos questions.

Le mentalisme a la cote depuis le succès de la série américaine Mentalist. Depuis 2008, l’acteur Simon Baker incarne un mentaliste se servant de ses capacités spéciales pour résoudre des crimes. Ces capacités, telles que l’hypnose, la connaissance d’informations cachées ou encore la persuasion, ne viennent pas seulement du scénario de la série. Le mentalisme existe et il ressemble effectivement à ce que peut réaliser notre héros du petit écran.

"On en entend parler aujourd’hui, mais le mentalisme est né il y a très longtemps, fait remarquer Pascal de Clermont, mentaliste professionnel depuis 1988. La première fois que ce mot a été mentionné, c’était dans un ouvrage en 1760. Mais face à l’inquisition et la religion, la pratique a dû être cachée. A partir du 20e, siècle la notion s’est répandue. Mais il ne faut pas confondre le mentalisme originel et les tours de passe-passe des pseudo-mentalistes."

Pascal de Clermont est l’un des 75 mentalistes en activité à l’échelle mondiale. Il a même été, un temps, le plus jeune du monde. Il a également été le premier à lancer une formation pour apprendre à pratiquer le mentalisme, voire devenir mentaliste.

Qu’est-ce que le mentalisme ?

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"Le mentalisme est le fait de prendre conscience de ses capacités mentales et de les exploiter. Il faut savoir que 90% des ressources de notre cerveau ne sont pas utilisées", explique Pascal de Clermont à Planet.fr.

Cette pratique se repose sur quatre axes. Le premier concerne la mémoire, la logique, la déduction et même l’hypnose. Le deuxième concerne l’hyper sensoriel, c’est-à-dire la capacité à remarquer les micros changements chez une personne, percevoir des mouvements, des micro-expressions ou des odeurs qui sont sources d’informations et trahissent les intentions. Une légère tension dans les épaules pouvant trahir l’énervement, un regard fuyant la nervosité.

"Ce type d’observation mentaliste ressemble beaucoup à celui que l’on peut voir dans la série Mentalist. Il est utilisé pour l’anti-terrorisme pour repérer les comportements suspects depuis le 11 septembre", confie Pascal de Clermont.

Le troisième axe concerne les capacités extra-sensorielles, comme la communication mentale qui dépasse les cinq sens.

Enfin, le quatrième axe est plus centré sur le corps. L’harmonisation corps/esprit, le sommeil, l’alimentation. "Ce dernier point est très important car la glycémie est un facteur clé pour notre cerveau. Un bon équilibre favorise les capacités mentales", prévient le spécialiste.

Du mentalisme en chacun de nous

Au quotidien, tout le monde peut avoir des réflexes de mentaliste. Selon Pascal de Clermont, "parfois on a l’intuition que quelqu’un ment, sans savoir pourquoi. Inconsciemment notre regard a repéré des micros détails qui ont trahi le fait que cette personne mentait. On pense que c’est de l’intuition mais c’est juste de l’observation inconsciente".  

Il poursuit : "Oui, les mentalistes peuvent percevoir chez les autres des choses qu’ils ne veulent pas montrer. Mais en utilisant les méthodes de mentalisme, on peut également camoufler ce genre de détails et être très convaincant face au monde extérieur."

Selon Pascal de Clermont, les politiques sont très souvent aidés par des coaches mentalistes. "On ne peut pas arriver aussi haut dans le pouvoir sans aide, fait-il remarquer. Mais s’exercer au mentalisme permet aussi d’éviter d’être manipulé."

Né pour être mentaliste

Cependant, être mentaliste n’est pas donné à tous. "Tout le monde peut pratiquer des méthodes de mentalisme, mais il y a quelque chose d’inné à être mentaliste. On ne peut pas tous le devenir, on a des facilités ou on n'en a pas", explique-t-il. Selon lui, beaucoup d’enfants ont des capacités de mentaliste. Malheureusement, ces dernières sont assourdies, écrasées une fois à l’école.