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"En plus d’être arrogants, les Français puent". Vous avez peut-être déjà entendu ce genre de petite phrase lors d’un voyage aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Et oui, le French bashing (ressentiment anti-français) semble être un véritable sport national pour nos amis Anglo-Saxons. Récemment encore, Jeb Bush, le candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis, a renoué avec la tradition familiale en moquant la semaine de travail à la française. S’en prenant à un rival régulièrement absent du Sénat, il a lancé : "Tu devrais te pointer au travail. Je veux dire, le Sénat, est-ce que c'est une semaine à la Française ? Tu as le droit de ne venir que trois jours par semaine ?". Une pique que n’ont pas particulièrement apprécié les principaux concernés.
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Sur le ton de l’humour et de la moquerie, les attaques envers les Français sont récurrentes. Si elles ont toujours existé, leur style a toutefois évolué au fil des dernières décennies. "Autrefois, les articles qui se moquaient des Français étaient bon enfant, sur un mode taquin, affectueux. Depuis quelques années, on a vu apparaître des articles beaucoup plus durs où l'enjeu est idéologique, a ainsi expliqué à Marianne le grand reporter britannique Jon Henley. La France représente, malgré ses problèmes, la dernière alternative à la solution libérale. Il faut coûte que coûte lui taper dessus."
Voilà qui est dit ! Le ressentiment anti-français serait désormais une arme politique comme une autre. Un constat partagé par Florian Silnicki, expert en stratégies de communication et fondateur de LaFrenchCom’. "Quand Jeb Bush ou Donald Trump font du French bashing, il faut avant tout y voir une volonté de consolider les leurs contre un soi-disant ‘ennemi extérieur’, explique-t-il à Planet.fr. Les leaders britanniques, eux, s’en servent d’avantage pour assoir leur politique intérieure. Surfer sur les a priori est une excellente méthode de communication."
Le french bashing a lieu lors d’évènements politiques ou sociaux forts
Mais le French bashing reste avant tout un phénomène chronique. "Ces attaques reviennent généralement lors de périodes où les enjeux politiques et sociaux sont forts", analyse Florian Silnicki. En effet, lorsque le général de Gaulle a refusé d’intégrer le commandement intégré de l’OTAN, ou encore lorsque Jacques Chirac s’est opposé à la guerre en Irak, de nombreux actes anti-français ont été constatés outre-Atlantique.
Malgré tout, le French bashing n’impacte pas les relations diplomatiques, selon le spécialiste en stratégies de communication. Jeb Bush, lui-même, s’est finalement excusé après ses propos polémiques. "Je sais désormais que la semaine de travail en France est plus longue qu’en Allemagne. Mon Dieu, j’ai insulté tout un pays, notre premier allié, qui nous a aidé à nous libérer comme nation. Je suis désolé", a-t-il déclaré lors d’un débat dans le New Hampshire (Etats-Unis), pour le plus grand plaisir de Gérard Araud, l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, qui a écrit sur Twitter : "Tout est oublié et pardonné. L'erreur est humaine".
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