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Une page se tourne en Corse. Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) a fait mercredi soir une annonce surprenante : ses membres veulent rendre les armes et sortir progressivement de la clandestinité. "Nous passons d’une phase de combat et de résistance à une phase de construction d’un véritable pouvoir politique corse", a expliqué l’organisation nationaliste dans un communiqué envoyé au magazine Corsica.
Une organisation clandestine armée corse créée en 1976
Créée dans les années 1970, le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) milite pour l’indépendance de l’île de Beauté. Sa création a été annoncée avec fracas dans la nuit du 4 au 5 mai 1976. Au cours de ce que l’on appelle désormais "la nuit bleue", une vingtaine de déflagrations avaient été enregistrées en Corse mais également à Nice et à Marseille. Des tracts signés par l’organisation avaient par ailleurs été laissés sur place.
L’organisation voulait préserver les vies humaines
Depuis sa création, le FLCN a toujours revendiqué ne pas vouloir s’en prendre aux vies humaines. Toutefois, en 38 ans d’existence, 9 policiers et gendarmes ont été tués.
Un revers important en 1978
Deux ans après sa création, le FLNC a dû faire face à un coup dur : 27 membres présumés ont été arrêtés en Corse et sur le continent lors d’une vaste opération de police. En représailles, le groupe a alors décidé d’augmenter le nombre de ses attaques armées. Plusieurs casernes de police corses ont ensuite été visées par des tirs de mitrailleuses lourdes. Rapidement, le FLNC a revu sa copie : il ne voulait plus seulement attaquer sur l’île de Beauté mais également sur le continent. Le 6 mai 1979, pas moins de 20 banques parisiennes ont ainsi été visées.
Plusieurs trêves ont été annoncées
En plus de trente ans d’existence, le FLNC a plusieurs fois envisagé une trêve mais il n’a jamais annoncé que ses membres étaient prêts à rendre les armes. L’annonce de ce mercredi constitue donc une première, souligne France 3 Corse ViaStella. Désireuse de montrer que ces actions armées appartiennent désormais au passé, l’organisation a d’ailleurs pris soin mercredi de récuser dès la parution de son communiqué "toute paternité d’actions militaires sur le territoire corse et français".
Le FLNC rend les armes mais ne lâche rien
Fort d’avoir "permis d’enrayer la bétonisation de (ses) côtes" et d’avoir fait "diminuer la spéculation immobilière", le groupe clandestin nationaliste maintient toutefois ses revendications. Celui-ci souhaite toujours "l’instauration d’une citoyenneté corse (..) (qui) doit permettre une véritable corsisation des emplois en favorisant l’emploi local à compétences égales". Réaffirmant que les "Corses n’ont pas vocation à devenir un peuple sans terre, minoritaire dans son propre pays, qui aurait pour seule alternative l’exil ou la soumission à des étrangers fortunés", il a également appelé les élus insulaires prendre son relais pour aider à "l'instauration d'un nouveau statut négocié avec l'Etat français", ainsi que le "règlement de la question des prisonniers et recherchés politiques".
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