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Le gouvernement britannique est actuellement en cours d’élaboration d’un programme visant à réformer, en profondeur, les conditions et droits d’accès aux services de santé dispensées sur le territoire. Ce projet consisterait en l’abrogation de la gratuité de plusieurs prestations auxquels les étrangers non-membres de l’Espace économique européen, et ne cotisant pas à la National Health Service (NHS) avaient originairement droit. L’exécutif envisage, par le biais de cette réforme, une économie de quelques 600 millions d’euros par an à compter d’avril 2015, rapporte le Daily Mail.
Les non-cotisants n’auront dès lors plus accès à toute une flopée de prestations, telles que les soins optiques ou dentaires, la délivrance d’ordonnances, ou la médication en pharmacie. La consultation chez un médecin généraliste, le dépistage ou l’accès au planning familial resteront, eux, gratuits.
Désengorger et économiser
En sacrifiant cet aspect emblématique de son système de santé, la Grande Bretagne entend résoudre plusieurs écueils. A commencer par le coût de ces prestations, s’élevant à 130 euros par prise en charge, somme d’ordinaire entièrement honorée par l’Etat. La réforme instaurera, pour y remédier, un système d’acquittement forfaitaire d’une centaine d’euros payé par le patient. Seront dispensés de paiement les détenteurs d’un numéro de sécurité sociale ou d’un passeport européen.
L’autre urgence, majeure, réside dans le désengorgement critique d’infrastructures "au bord de l’implosion", selon Bruce Keogh, dans un rapport sur l’Accident & Emergency, les Urgences britanniques. Un état de fait "préoccupant", à l’image de la situation Hexagonale.
Faisant face aux critiques, le ministre de la Santé a souhaité mettre en lumière l’humanité du programme, déclarant que "personne ne se verra refuser une intervention si la situation est jugée critique", au risque de voir le patient s’acquitter de ses dettes une fois les soins administrés.
Sus au tourisme médical
Mais ce projet se fait, avant tout, l’étendard d’une guerre froide menée contre le tourisme médical, cette pratique consistant à traverser les frontières pour aller recevoir des soins dans un pays proposant des prestations moins chères – sinon gratuites – ou de meilleure qualité. Cette pratique, très répandue en Grande Bretagne, ne coûterait pas moins de 2,4 milliards d’euros par ans à l’Etat. Un durcissement assumé d’un des "système de santé les plus généreux au monde pour ce qui est de la prise en charge des étrangers", a déclaré Jeremy Hunt, secrétaire d’Etat à la Santé, ajoutant qu’"il est temps de voter des mesures pour redonner à ce dispositif un caractère national, et non international."
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