De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
James Rodriguez : 80 millions d'euros ; David Luiz : 50 millions d’euros ; Thiago Silva : 42 millions d’euros ; Radamel Falcao : 60 millions d’euros ou encore Edinson Cavani : 63 millions d’euros... Telles sont désormais les sommes déboursées par les clubs pour s'attribuer les services des stars du ballon rond. Tandis que la planète football s’enflamme à l’annonce de ses sommes astronomiques, Planet.fr s'attarde sur les critères flous qui permettent de fixer le prix d’un joueurs.
Un système de base simple
Pour calculer la valeur marchande d’un joueur -négociée pendant le marché des transferts en été et en janvier chaque année- les clubs s’appuient sur le prix théorique du joueur, lequel permet de donner un ordre de grandeur. Ce prix théorique prend en compte trois critères : - l’âge ; -son statut d’international, c’est-à-dire s’il joue pour son pays ; - l’échéance de son contrat actuel.
Ainsi plus le joueur est jeune, bon et que la durée restante de son contrat est importante, plus il sera cher à acquérir. S’il est international, son prix théorique augmente encore. D’où la différence de prix entre Zlatan Ibrahimovic (32 ans) et Edinson Cavani (27 ans) tous deux achetés par le Paris-Saint-Germain. Le premier a été acheté 20 millions d’euros parce que son contrat avec Milan se terminait en 2015 et qu’il est international. Le second a été acheté trois fois plus cher car il est plus jeune et son contrat avec Naples était verrouillé par une clause libératoire très élevée dont a dû s’acquitter le PSG.
Néanmoins le prix réel est parfois très éloigné du prix théorique puisque certains joueurs préfèrent un salaire élevé à un gros transfert. Ce fut le cas de Zlatan Ibrahimovic, lequel gagne 14 millions d’euros annuel. Cette pratique s'est généralisée en raison de l'envolée des prix des transferts. Ces derniers ont augmenté en raison de l'importante demande (les clubs) causée par la surenchère. Ainsi le salaire est désormais plus représentatif que le montant du tranfert pour estimer la valeur d'un joueur. Une nouvelle norme qui explique de plus en plus la présence des joueurs à la table des négociations.
Les raisons de la surenchère
Si des sommes astronomiques sont atteintes, à l’image de Christiano Ronaldo et Gareth Bale –respectivement achetés 95 millions d’euros et 91 millions d’euros- cela est également dû à des facteurs indépendants des joueurs.
Tout d’abord, le marché des transferts s’est mondialisé. L’arrêt Bosman promulgué par la Cour de justice Européenne en 1995 a donné le statut de travailleurs à l’ensemble des footballeurs professionnels. Ces derniers peuvent donc se déplacer librement partout en Europe. A partir des années 2000 cette mondialisation s’est traduite par l’émergence du marché des clubs en Asie et au Moyen-Orient. Résultat : les joueurs ont l’embarras du choix, une situation qui oblige les clubs à surenchérir. Les offres avec des prix de transferts et des salaires élevés ont ainsi explosé dernièrement.
Autre facteur important, les sponsors. Les stars du ballon rond sont toutes affiliées à une grande marque d’équipements sportifs (Nike, Adidas, Puma…). Ces sociétés n’hésitent pas à intervenir dans les négociations de transferts entre les clubs afin de faire gonfler la note, de créer le buzz et de vendre le plus de maillots floqué du nom du joueur possible. Ces marques font même parfois pression sur le choix du club en fonction de l’équipementier de ce dernier à l’instar de Mario Balotelli(article en anglais). Le joueur du Milan AC est l’égérie de Puma. La marque au félin était ainsi prête à débloquer plusieurs millions d’euros pour que le club anglais Arsenal –également équipé par Puma- s’offre les services de l’Italien.
Les agents de joueurs sont également à l’origine de l’envolée des prix des joueurs. En effet, ces derniers touchent entre 5% et 10% du montant du transfert signé par son joueur. Une somme non-négligeable, à plus forte raison que plus de 30% des transferts sont estimés à plus de 5 millions d’euros.
Le football a la tête dans le plafond
Cette pratique démesurée de surenchère financière a ses répercussions sur le monde du ballon rond : l’endettement des clubs. Et pour cause, ce dernier représentait à la fin de la saison 2009-2010 pour l’ensemble des clubs européens de premières divisions 8,4 milliards d’euros, dont 5,5 milliards d’euros de prêts bancaires. Les clubs financent "la victoire à crédit", a ainsi expliqué le président de l’UEFA Michel Platini. Pour lutter contre l’accentuation de cette pratique –généralisée au début des années 90-, l’UEFA a décidé de créer une batterie de règles visant à limiter le déficit des clubs européens. C’est le fameux "fair-play financier". Si les clubs européens veulent participer à une compétition européenne (Ligue des Champions et Ligue Europa), leurs dépenses ne doivent pas dépasser leurs recettes de plus de cinq millions d’euros durant les deux saisons précédentes. Ainsi le PSG a été récemment rappelé à l’ordre dans le cadre du "fair-play financier" afin qu’il n’y ait pas de déficit au compteur du club. L’achat de David Luiz a fait exploser les dépenses du club. Ce dernier ne dispose plus que d’un budget limité pour terminer le marché estival des transferts. S’il le dépasse, le club s’exposerait ainsi à une éventuelle exclusion de la compétition décidée par l’UEFA…
Une décision qui devrait ralentir l’endettement des clubs sans pour autant endiguer la pratique des gros transferts.