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Près de 27% des personnes mises en cause pour des affaires de vols en France en 2012 sont des étrangers. Un taux en augmentation par rapport aux années précédentes (+10 points en quatre ans). Voici le résultat d’une étude publié lundi par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). En 2008 "plus d’une personne mise en cause" pour vols sur huit était "de nationalité étrangère", une proportion qui est donc passée à près d’une sur quatre en 2012, souligne l’étude.
Qui sont ces étrangers ?Pour expliquer une telle hausse, le document avance principalement l’augmentation de la part de Roumains et de Géorgiens impliqués dans les vols, mais aussi et plus récemment, de Tunisiens. Dans le détail et toujours selon l’ONDRP, la hausse de la part des étrangers impliqués s’explique en partie par la mise en cause de Roumains qui sont en forte proportion impliqués dans des vols sans violence comme les ressortissants originaires d’Europe balkanique. Quant à la part des Géorgiens impliqués dans les vols à l’étalage ou par effraction, celle-ci a été multipliée par quatre entre 2008 et 2012. Et alors que la part des Tunisiens mis en cause dans tous ces types de vols a été "multipliée par trois" en quatre ans, l’étude souligne qu’il "apparaît légitime de supposer que ces variations seraient en lien avec la situation politique et économique que la Tunisie a connue après la chute du président Ben Ali" en 2011.
Des chiffres à "relativiser"Appelant à "relativiser" ces chiffres dévoilés à seulement quelques mois des élections municipales, Christophe Soullez, criminologue et "patron" de l’ONDRP, a tenu à insister sur le fait que cette étude est basée sur des chiffres ne concernant qu’une "partie de la délinquance" et "de délinquants qui ne sont pas forcément les auteurs des infractions au final". Selon lui, ces chiffres montrent par ailleurs l’apparition d’une "criminalité organisée" récemment mise en exergue par le rapport annuel du Sirasco, le service d’analyse de la police judiciaire française, qui a aussi pointé la délinquance venue de l’Est. Et l’ONDRP et le Sirasco de se rejoindre pour observer que le phénomène dit des Roumains "n’est pas nouveau" - il avait été observé aussi en 2011 – et que c’est une "délinquance de réseau criminel" et "d’exploitation de mineurs par exemple". Sur les quelque 152 000 personnes mises en causes pour vols en 2012, 49.480 étaient mineures (soit 32,6%).