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La "Jungle" de Calais vit-elle ses dernières heures ? Le gouvernement a lancé son feu vert pour le démantèlement de ce camp de fortune où s’entassent plus de 10 000 migrants souhaitant gagner l’Angleterre.
En début de semaine, Le Figaro a eu accès aux consignes envoyés aux préfets afin de créer 12 000 places d’hébergement pour accueillir les migrants partout en France. Mais comme le révèle le quotidien, l’Etat a décidé d’exonérer de cette charge les régions Ile-de-France et la Corse, en raison du contexte. Dans l’Essonne, un futur centre d’accueil pour migrants a été victime d’un incendie criminel, et des altercations ont eu lieu tout l’été en Corse entre locaux et musulmans.
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"Multiplier les petits Calais en France est une erreur tragique"
Un hébergement qui a un coût : 25 euros par jour et par personne. Mais qui surtout suscite la colère des élus et habitants obligés d’accueillir dans leur commune des migrants qui ne souhaitent pas s’éterniser en France. Une situation paradoxale décriée par le député (LR) Eric Ciotti : "Multiplier les petits Calais en France est une erreur tragique qui s'assimile à une provocation. Cela va exacerber les tensions et peut-être les violences partout dans les régions". D’autant que selon la note envoyée au préfet, la liste de places disponibles dans chaque commune "devra être remontée sans que soit au préalable recherché un accord avec des élus locaux", révèle Le Figaro.
En province, la venue de migrants fait débat
Alors, quand la nouvelle tombe, habitants et élus locaux se retrouvent devant le fait accompli. Un passage en force de la part de l’Etat qui a du mal à passer justement, surtout dans le contexte tendu de ce derniers mois : attentats, place de l’islam et des musulmans, camions attaqués à Calais, viols à Cologne… Dans certaines bourgades, les inquiétudes et amalgames sont nombreux sur ces nouveaux venus.
A Forge-les-Bains (Essonne), la mairie a confirmé dans un communiqué que la décision d’ouvrir un centre a été prise "par l’Etat, sans aucune concertation préalable et sans délibération du conseil municipal". Le 7 septembre, une réunion d’information s’est tenue dans une ambiance houleuse.
A Allex, un petit village de 2 500 habitants dans la Drôme, une réunion d'information s'est également tenue dans un climat tendu. La commune doit accueillir une cinquantaine de migrants en provenance de Calais.
Dans d'autres communes, les migrants font partie du paysage
Si dans les communes qui s'apprêtent à accueillir des migrants l'atmosphère est électrique, dans celles qui ont déjà franchi le pas, les tensions sont retombées. Ainsi, à Pouilly-en-Auxois (Côte d'Or), un "élan de solidarité" s'est porté sur les 90 migrants établis depuis septembre 2015 dans cette commune de 1 600 habitants. A Eymoutiers (Haute-Vienne), les 80 migrants accueillis depuis mai 2014 ont pu compter sur l'aide des 2 000 âmes de la commune : certains ont même été embauchés pour des menus travaux. D 'autres communes favorisent l'adaptation des migrants à la vie locale en leur proposant d'adhérer aux clubs sportifs et de loisirs.
Le ministre de l'Intérieur défend son plan d'accueil des migrants
Dans la journée de mercredi, le gouvernement a expliqué sa démarche tout en fustigeant les paroles de responsables de droite. "Lorsqu'un certain nombre de responsables de l'opposition, qui n'ont de responsables que le nom, expliquent que nous allons créer des mini-Calais partout en France (…), ils mentent aux Français", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve sur France Inter, accusant la droite de créer "les conditions de l'impossibilité de cette opération".
Selon un sondage Ifop pour Atlantico publié mercredi, 62 % des Français sont opposés à l’accueil des réfugiés sur le territoire françois, soit 8 points de plus qu’en avril dernier.
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