AFP
La commune dont Robert Ménard est à la tête vient une nouvelle fois de créer une polémique. En cause cette fois-ci la photo de Une du journal municipal qui a été retouchée pour dénoncer l'accueil de migrants en France.

© abacapress

"Ils arrivent". Voici ce que l’on peut lire en gros sur la Une du dernier numéro du Journal de Béziers.  Un titre choc accompagné d’une photo montrant une foule de migrants s’apprêtant à monter à bord d’un train sur lequel sont placardées deux affichettes : "Béziers 3865 km" et "Scolarité gratuite, hébergement et allocations pour tous !". De quoi souligner ce que le journal appelle "le scandale des migrants" et ce, alors même que la France s’est engagée à en accueillir 24 000 d’ici deux ans.

A lire aussi –Marine Le Pen a-t-elle raison de dire que "99% des migrants sont des hommes ?"

Un photomontage interditSeulement, cette photo de l’AFP n’a pas été prise récemment mais en Macédoine le 18 juin dernier. Autre élément important à souligner : cette photo a été modifiée. En effet, les deux affichettes ont été ajoutées grâce à un photomontage. Une pratique pourtant interdite et qui pourrait donner lieu à des poursuites judiciaires. "On ne laissera pas passer ça", a prévenu l’agence contactée par Arrêts sur images. Une affaire qui a rapidement suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes pointant une nouvelle polémique à Béziers ou encore la volonté de Robert Ménard de jouer sur la peur des migrants.

Vidéo du jour

"Je crois que c’est un problème politique plus que de droit à l’image"Loin de démentir avoir eu recours à un photomontage, Robert Ménard, le maire apparenté Front National de la ville, a regretté auprès du Scan du Figaro que "si le montage avait été dans le sens bien-pensant, il n’y aurait pas eu de problème". L’édile a par ailleurs souligné que "ce cliché a été payé 930 hors taxes à l’AFP, qui savait qu’elle serait portée en Une". Et celui-ci d’ajouter : "Je crois que c’est un problème politique plus que de droit à l’image". "Contrairement aux villes de gauche, Béziers ne sera pas une tête de pont de l'immigration clandestine", a-t-il également prévenu, précisant que "Béziers accueille déjà beaucoup de réfugiés" et qu’elle "n’a pas les moyens d’accueillir de nouvelles personnes, surtout si elles ont vocation à rester par la suite".

Vidéo sur le même thème - Robert Ménard admet avoir fiché les élèves musulmans de sa ville