Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
"Dans mon village, les mythes et la magie font partie de nos légendes depuis toujours", affirmait Marlène Schiappa en 2019, reconnaissant se passionner pour la sorcellerie. "On y pratique encore parfois des rituels pour enlever le mauvais oeil", faisait alors savoir celle qui, à l’époque, était encore secrétaire d’Etat à l’égalité femme-homme pour Emmanuel Macron. Des déclarations qui n’ont pas manqué de faire réagir, rappelle d’ailleurs La Dépêche du Midi, qui évoque aussi bien les plaisanteries dont la presque-ministre a pu faire l’objet que les attaques frontales de ses opposants les plus dépités.
"Auxiliaire du Diable" : qui étaient les sorcières de Rouffach ?
Force est de constater en tout cas, que les sorcières imprègnent aujourd’hui encore l’imaginaire populaire français. Et que les divers pays de l’Hexagone comptent leur lot de légendes. Ainsi, informe le magazine Géo, il n’y a pas qu’en Corse qu’on continue de faire le récit de ces femmes que nos voisins d’outre-Quiévrain appellent régulièrement des "macrales". En Alsace, on parle bien davantage des "auxiliaires du Diable". Ces sorcières, dit-on, ont notamment vécu dans la région de Rouffach (Haut-Rhin, Alsace, Grand-Est).
Plus d’une cinquantaine de "sorcières" y ont été brûlées.
En deux siècles, rythmés notamment par les procès en sorcellerie et l’action de l’Inquisition - très présente dans la région -, l’Alsace a été le siège d’au moins 6 000 exécutions. Des archives historiques de procès donné à Rouffach entre 1585 et 1627 donnent une petite idée de ce à quoi pouvait ressembler le jugement… et l’exécution qui, presque invariablement, suivait. "Les prévenus n’avaient quasiment aucune chance de s’en sortir", confirme en effet Romain Siry, président de la Société d’histoire de la commune.
Femmes aisées, jeunes enfants : qui était accusé de sorcellerie à Rouffach ?
Dans le détail, 90% des "auxiliaire du Diable" qui ont été jugés par l’Inquisition et les religieux étaient des femmes. Quelques hommes ont potentiellement connu des sorts comparables, puisqu’ils représentaient alors 9% des accusés recensés. Enfin, certains enfants ont aussi été jugés, à hauteur de 1% des cas connus, indique Geo.
Dans l’essentiel des cas, les condamnées l’étaient pour "participation à un ou plusieurs sabbats", expliquent nos confrères, qui décrivent ces réunions mythiques comme des "rendez-vous nocturnes et coquins avec le diable". Sur place, affirment les archives, les accusés auraient mangé viande et pain sans sel et bu plusieurs litres de vin.
Rien de tout cela n’était vrai, bien entendu. Les dérives expéditrices de la justice de l’époque, indique Geo, ont favorisé des règlements de comptes en tout genre, puisque n’importe qui était susceptible d’être accusé. De nombreuses femmes plutôt riches ou aisées ont été jugées. Leur bien ont ensuite été confisqués pour payer les troupes des différents seigneurs en place…
Quel est l’héritage actuel de la "sorcellerie" d’hier ?
Il serait faux de prétendre que les violences d’hier n’ont pas d’impact sur la société d'aujourd'hui. Outre la représentation - toujours plus présente - de la sorcière (des sorcières, en vérité) dans la culture populaire, cette dernière s’impose aussi de plus en plus en politique. Certains ouvrages qui font aujourd'hui référence leur sont ainsi consacrés. C’est le cas, indique Le Monde, du livre Sorcière, la puissance invaincue des femmes, de l’autrice Mona Chollet.
Figure féministe par excellence, la sorcière permet de parler d’une "histoire de violence physique et sociale, de détresses et de construction criminelles", explique le doctorant en histoire médiévale Maxime Gelly-Perbellini, qui accorde un fil Ttwitter à la question.
Il n’est donc pas étonnant que des figures politiques - ou politisés, à défaut d’appartenir à la classe dominante de la nation - se revendiquent de cet héritage pour mettre en avant leurs combats d’aujourd’hui, quand ils font écho aux situations de jadis. "Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler", scandent en effet certaines militantes, comme le souligne RTBF.