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Que se passe-t-il derrière les murs d’une maison de retraite ? De nombreux enfants de résidents ont sûrement déjà cherché à répondre à cette question, quitte à avoir de bonnes ou de mauvaises surprises. En Wallonie, à seulement quelques kilomètres de la frontière avec la France, les autorités ont fait des découvertes graves et inquiétantes, conduisant à la fermeture d’un établissement accueillant pourtant de nombreuses personnes âgées.
Scandale dans une maison de retraite : problèmes d'hygiène et "défaut de personnel"
Comme l’explique Le Parisien, cette maison de retraite Senior référence, bien que située en Belgique, accueillait de nombreux résidents français, dont une majorité de femmes dépendantes. Interrogé par le quotidien francilien, son propriétaire regrette qu’on lui ait pris "tout [son] cheptel". Si l’expression semble inappropriée, ce n'est rien comparé aux faits qui lui sont reprochés… Selon le quotidien francilien, l’organisme wallon qui a enquêté dénonce "des manquements énormes" : "Problèmes d’hygiène, défaut de moyens et de personnel, manque d’intimité des personnes et une mauvaise volonté certaine". Les sept avertissements envoyés en dix ans ont été suivis d’un retrait d’agrément puis d'un arrêté de fermeture. Sur les 93 lits disponibles, 22 sont encore occupés, selon Le Parisien.
Plusieurs Français ont fait les frais de ce fonctionnement, au sein d’institutions qui ont pour avantage de coûter bien moins cher qu’en France. La fille d’une des victimes s’est confiée au Parisien : "Avec la toute petite retraite de maman, même en piochant dans les économies, on n’aurait jamais pu se permettre de la mettre en France". Très vite, malgré les 1 500 euros déboursés chaque mois, elle constate que sa mère perd du poids, que les douches – à l’eau froide – ne sont autorisées qu’une fois par semaine et qu'elles sont minutées. La fille d’une autre résidente s’étonne d’une facture à 500 euros demandée par Sécurité sociale, alors qu’elle a fait le chèque à l’établissement pour lui payer un fauteuil.
Interrogée par le quotidien francilien, une résidente – qui s’apprête à quitter l’établissement – explique que "pour le dîner, on a un chocolat et deux pains au lait". Une aide-soignante dévoile de son côté les économies réalisées sur les lessives et le ménage, qu’elle faisait la nuit au lieu de s’occuper des résidents. Une de ses collègues apportait la nourriture de chez elle "pour partager avec les résidents, parce qu’ils n’avaient pas assez le soir".
Le propriétaire des lieux se défend de tout mauvais traitement et affirme au Parisien : "On veut tuer mon fonds de commerce parce que des syndicats veulent pas peau. Mais j’ai des attestations de familles qui me soutiennent, la preuve : elles restent !". La maison de retraite doit fermer définitivement ses portes vendredi 12 novembre, mais le propriétaire a déjà pour projet d'ouvrir un nouvel établissement.