Avion russe abattu par la Turquie : le point sur la situationabacapress
Les tensions sont palpables entre Ankara et Moscou, après que la Turquie a abattu mardi un bombardier russe, l'accusant de survoler son espace aérien.

Mardi, un chasseur-bombardier russe a été détruit par deux F-16 turcs puis s’est écrasé non loin de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie. La Turquie assure qu’il survolait son espace aérien, alors que la Russie affirme qu’il se trouvait en Syrie. "Nous avons de sérieux doutes sur le fait qu'il s'agisse d'un acte spontané, cela ressemble beaucoup à une provocation planifiée", a indiqué Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, ajoutant tout de même : la Russie "ne fera pas la guerre à la Turquie, (ses) relations avec le peuple turc n'ont pas changé".

L’un des deux pilotes a été tué, le second a été recueilli par l’armée syrienne. Ce dernier affirme qu’il survolait bien l’espace aérien syrien et qu’il n’a pas reçu d’ordre avant l’attaque, contrairement à ce que déclare la Turquie. Dans une lettre adressée au conseil des Nations Unies, Ankara assure que l’avion russe se trouvait dans son espace pendant 17 secondes. Un responsable américain a affirmé à Reuters que le bombardier est bien passé par la Turquie, mais qu’il a été détruit alors qu’il se trouvait dans le ciel syrien.

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Tensions en Russie

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A Moscou, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade de Turquie puis ont jeté des pierres et brisé des vitres. Selon la radio Echos de Moscou, une dizaine d’entre eux aurait été interpellée.

Les dirigeants russes ont également exprimé leur colère. Vladimir Poutine a évoqué un "coup de poignard dans le dos de la part des complices des terroristes". Son Premier ministre Dmitri Medvedev a quant à lui dénoncé "l'intérêt financier direct de certains responsables turcs" dans la vente de pétrole produit par Daech. Il a annoncé ce jeudi des sanctions économiques contre la Turquie visant le commerce, l’emploi de main-d’œuvre, le tourisme, le transport aérien ainsi que la culture.

Le président turc Erdogan a répondu à ces accusations ce jeudi en certifiant que son engagement contre l’Etat islamique était "incontesté". Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a quant à lui affirmé qu’il n’était pas question de présenter des excuses : "Il n'y a pas de raison que la Turquie s'excuse pour une situation où elle a raison. Nous avons communiqué (à Moscou) notre tristesse quant à cet incident", a-t-il indiqué.

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