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En 2007, l'association humanitaire avait tenté de faire venir en France 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour. Poursuivie pour escroquerie, le procès de l'Arche de Zoé s'ouvre aujourd'hui à Paris mais sans son président, Eric Breteau.

© abacapressCinq ans après, le procès s’ouvre enfin. Eric Breteau, président de l’Arche de Zoé, et sa compagne Emilie Lelouche, Philippe Van Winkelberg, Alain Péligat, Agnès Pelleran et Christophe Letien, poursuivis pour escroquerie, vont prendre place sur le banc des accusés du tribunal correctionnel de Paris. Eric Breteau et sa compagne, qui résident désormais en Afrique du Sud, ont fait savoir qu’ils ne seraient pas présents.

Poursuivis pour escroquerie, mais aussi « exercice illégal de l’activité d’intermédiaire à l’adoption » et « aide à l’entrée et au séjour irrégulier de mineurs étrangers », les membres de l’Arche de Zoé devront répondre, jusqu’au 12 décembre prochain, de leurs actes devant la justice française. En octobre 2007, plusieurs membres de l’association humanitaire l’Arche de Zoé sont arrêtés à l’aéroport d’Abéché, zone frontalière du Darfour. Avec eux, des enfants qu’ils tentaient de faire embarquer à destination de la France où les attendaient des familles d’accueil. Présentés comme des orphelins du Darfour, où fait rage la guerre civile, les enfants sont interceptés avec de faux bandages.

Il a depuis été établi que ces orphelins étaient originaires du Tchad, et avaient encore au moins un parent en vie. A l’exception de la journaliste Agnès Pelleran et de Christophe Letien, membre de l’association qui se trouvait en France au moment des faits, tous ont déjà été condamnés en décembre 2007 à huit de travaux forcés par la justice tchadienne pour tentative d’enlèvement d’enfants, et à 6,3 millions d’euros de dommages et intérêts. Rapidement rapatriés en France, ils avaient alors vu leur peine commuée en années de prison, avant que d’être finalement graciés par Idriss Deby, le président tchadien. Ils encourent aujourd’hui de un à dix ans de prison et 750 000 euros d’amende.