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En remaniant le gouvernement pour la seconde fois en l’espace de seulement cinq mois, François Hollande et Manuel Valls ont voulu marquer le coup. Taper du poing sur la table. Fini les divergences au sein de la majorité et les ministres "qui se donnent en spectacle", l’exécutif veut un gouvernement soudé et de "clarté". Tous les nouveaux ministres ont ainsi été consultés en amont de leur nomination afin de s’assurer qu’ils suivront la ligne sociale-libérale que François Hollande a mise en place il y a quelques mois et qu’il souhaite poursuivre. Ceux qui s’y opposaient au sein du gouvernement Valls I ont d’ailleurs été écartés et aucun Vert n’a été intégré. Trois représentants du Parti radical de gauche y figurent cependant. Mais cela ne semble pas suffisant pour convaincre l’aile gauche de la majorité après le départ des trois fortes têtes qui la représentaient : Aurélie Filippetti, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.
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Le poids des frondeurs
Car même si cette nouvelle équipe se veut unie, des divergences pointent d’ores et déjà au sein même de la majorité, dans l’aile gauche et chez les frondeurs. Au point que l’exécutif pourrait même perdre la main à l’Assemblée nationale. En effet, alors que la loi ne l’y oblige pourtant pas, Manuel Valls a annoncé mardi soir qu’il solliciterait un vote de confiance au Parlement "en septembre ou en octobre". Une décision qui pourrait s’avérer très risquée pour la majorité au palais Bourbon. Déjà fragilisée par le groupe de députés frondeurs, celle-ci pourrait s’effilocher encore davantage.
Vers une dissolution de l’Assemblée nationale ?
Les socialistes et leurs alliés du Parti radical de gauche détiennent actuellement 305 sièges, alors que la majorité absolue est de 289. Si les radicaux de gauche restent pour le moment fidèles à la ligne économique du gouvernement, du côté du groupe socialiste - déjà fragilisé par le mouvement des députés "frondeurs" - les tensions risquent d’être plus importantes. Pour le politologue François Miquet-Marty, les frondeurs pourraient croître au sein de la majorité, légitimés par le départ des trois ministres et "l'idée de la création d'une liberté de parole initiée par Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti". Un scenario redouté par l’exécutif et au-dessus duquel plane le spectre d’une dissolution de l’Assemblée nationale suivie d’une cohabitation.
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"Je ne doute pas"
Manuel Valls dispose cependant d’une dernière carte : l’article 49-3 de la Constitution, lequel permet l’adoption d’un texte sans vote et ce, en engageant la responsabilité du gouvernement. Mais alors que ce joker revient à recourir à une motion de censure, un pilier du groupe PS à l’Assemblée a prédit à France TV Info : "Ça va être le bordel intégral" à chaque vote. "Si la majorité n’était pas au rendez-vous, ce serait la fin", a de son côté prévenu Manuel Valls, dans un message à peine voilé aux frondeurs. "Une dissolution ? Je ne l'imagine pas (...) Je ne doute pas", a également assuré le Premier ministre.
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