Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
2015 pourrait être une année riche en coups de théâtre politiques, avec des conséquences qu’aujourd’hui encore ignorées. Après la victoire dimanche 25 janvier du parti gauche radical Syriza en Grèce lors des élections législatives, d’autres pourraient suivre la voie à travers de nombreuses élections un peu partout en Europe : en Espagne (élections générales le 20 décembre), au Portugal (générales en mars), au Danemark (législatives en septembre) et en Finlande (législatives en avril). Focus.
> A lire aussi : Pourquoi le FN se réjouit de la victoire de Syriza
Syriza, un exemple à suivre pour Podemos
Endetté jusqu’au coup, en plein marasme économique avec 27,6% de chômage et très incertain quant à son avenir dans la zone euro, la Grèce a basculé dans une nouvelle ère. La tenue des élections législatives le 25 janvier dernier s’annonçait comme un tournant. Ce que redoutaient Bruxelles et Berlin s’est produit avec la victoire écrasante de la gauche radicale. Avec 149 sièges au Parlement, Syriza et Alexis Tsipras vont pouvoir donner une nouvelle impulsion à leur pays : "Le verdict du peuple grec signifie la fin de la Troïka, laissant l’austérité derrière lui" a ainsi déclaré le premier ministre Alexis Tsipras. Cette victoire, la première d’un parti de gauche né hors de la tradition social-démocrate dans un pays européen n’appartenant pas à l’ancien bloc soviétique, envoie un signal fort à l’Europe dont l’Espagne espère bien surfer. Le parti radical de la péninsule ibère Podemos pourrait finir en tête lors des trois élections prévues cette année : municipales et régionales en mai puis législatives en décembre. Après avoir remporté cinq sièges de députés européens en mai 2014, Podemos ne cesse de grappiller du terrain. Alors que son chef de file Pablo Iglesias avais rassemblé ces militants le jour de la victoire de Syriza en lançant "L’espoir arrive, la peur s’en va. Syriza, Podemos : nous vaincrons", ce mouvement politique inquiète au plus haut point l’état major européen. Ce pays qui a toujours été ancré chez les conservateurs est devenu en quelques mois dominé par ce parti, le plus populaire du pays.
Ce bouleversement du paysage politique en Europe a ainsi rencontré un vif écho en France, où l’extrême gauche s’est réjouit de la prise de pouvoir d’un parti radical gauche dans un pays voisin. Interrogé sur cette radicalisation de la Grèce et l’éventualité d’un effet domino sur les pays européen, Pierre Laurent, secrétaire national du Paris communiste français a fait part de sa satisfaction, conscient qu’il faut surfer sur cette vague pour l’inscrire au paysage français : "Pour les pays du sud de l’Europe gravement touchés par les politiques d’austérité et la France, ça peut dessiner une sortie de la crise différente de ce qu’elle est actuellement. On a mis, comme la BCE le demandait depuis cinq ans, la Grèce dans l’impossibilité de payer sa dette, et donc le PIB a reculé d’un quart".
La vague de l’extrême droite s’amplifie en France et ailleurs
France, Danemark, Italie, Pays-Bas, Suède. Dans tous ces pays, l’extrême droite a pris la main. Sur fond de crise économique, de désillusions politiques et de défiance vis-à-vis de la construction européenne, les partis traditionnels souffrent pour convaincre le peuple du bienfondé de leur action.Dans l’Hexagone, l’extrême droite est en train de prendre une nouvelle dimension. Les élections européennes 2014 ont pu le vérifier, avec un Front National de Marine Le Pen arrivant en tête avec 24,85% des voix (soit 24 députés) devant l’UMP (20,80%/20 sièges) et le Parti socialiste (13,98%/13 sièges). La présidente du FN a clairement pris position sur les mouvements nombreux d’extrême droite et gauche sur le Vieux Continent qui tendent à bousculer la hiérarchie : "Il y a une fracture en Europe qui passe par la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers. A cet effet, même si nous ne sommes pas d’accord avec tout leur programme, notamment sur le plan de l’immigration, nous nous réjouissons de la victoire de Syriza en Grèce". La France n’est pas le seul pays, où l’extrême droite prend une part prépondérante, puisque le peuple danois lors des dernières élections européennes avait élu en première position le Parti du peuple danois, formation d’extrême droite anti-immigrées et eurosceptiques avec 26,7% des voix, envoyant ainsi 4 sièges au Parlement Européen, contre un seul en 2009. A un degré moindre, des pays comme la Lettonie, la Finlande, l’Autriche ou encore la Hongrie ont depuis 2014 au minimum un siège au Parlement européen, fruit d’une implantation durable.
L’Europe se révolte
Même si on ne peut pas encore chiffrer exactement cette montée de la vague populiste, le mouvement Pediga qui signifie "Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident" est en train de bousculer les mœurs en Allemagne. Si les conservateurs ont toujours l’adhésion de l’Allemagne - la locomotive en terme de croissance en Europe – 25 ans après la chute du Mur de Berlin, ce mouvement anti-immigration et anti-islam prend de l’ampleur. Selon divers sondages, il y aurait 10 à 15% de la population allemande qui a des opinions populistes, prêts à participer à une marche de Pegida si elle était organisée dans leur ville. Dresde, Würzburg, Düsseldorf, Bonn, Cologne, Munich ou même Berlin ont connu ces manifestations à caractère xénophobe, raciste, hostile à l’immigration, rassemblant entre 18 et 25 000 personnes. Principale destination d’immigration en Europe selon l’OCDE, l’Allemagne est concernée plus que jamais par cette rébellion. La Chancelière Angela Merkel et les autorités s’inquiètent au plus haut point à cette violence de ses mouvements, auxquels participent néonazis et hooligans.
En crise ouverte depuis 2013 à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l’accord d’association avec l’Union Européenne, une grande révolution est menée en Ukraine. Au-delà de la volonté de Crimée de proclamer son indépendance et la Russie de jouer un rôle majeur dans cette crise, la situation politique est clairement en train de virer du côté de Svoboda, parti d’extrême droite, néonazi. En Italie, la Ligue du Nord connait un renouveau depuis les élections régionales où elle a enregistré des résultats encourageants, voire historiques comme en Emilie-Romagne. Cette Ligue du Nord a ainsi été crédité de 6 % aux élections européennes et 8 % voire 9 % d’intentions de vote dans les plus récents sondages.A travers la Grèce, c’est un signal fort envoyé à l’Union Européenne. Entre contestation de l’hégémonie des partis libéraux et montée en puissance de l’extrême droite dans des pays clés, la carte politique européenne est en train d’être profondément bouleversée…
En vidéo sur le même thème : L’extrême droite européenne tisse sa toile sur internet