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Sieste, grasse-matinée… Ces présidents qui n’auraient pas su s’en passer
"Au pouvoir, les années comptent triple", affirmait régulièrement Jean-Yves Le Drian, dont des escrocs ont récemment usurpé l’identité. Ce briscard du gouvernement, qui fut ministre sous la mandature de François Hollande avant d’intégrer l’équipe d’Edouard Philippe, connait bien le rythme qu’impose l’exercice de telles fonctions indique Paris Match. Et, visiblement, il a de quoi fatiguer plus encore le chef de l’Etat.
Ce qui, mécaniquement, pose question : une fois arrivée à l’Elysée, comment le président de la République gère-t-il ses temps de repos ? Est-il en droit, par exemple, de faire la sieste ? Quid d’éventuelles grasses matinées le dimanche matin ? Et les jours de congés ?
En pratique, nombreuses sont les personnalités politiques à instrumentaliser leur capacité de résilience à l’absence de sommeil. C’est le cas d’Emmanuel Macron, rapporte BFMTV, mais il est loin d’être le seul. D’autres, à l’inverse, font l’éloge de la sieste. Certains de ceux-là ont même occupé les plus importantes fonctions de l’Etat.
C’est le cas de François Hollande, par exemple. En pleine campagne présidentielle, en 2012, il confiait au Monde – dont Ouest France reprend les informations – être un fervent soutien de la sieste ainsi que longues nuits réparatrices. Détaillant l’un des conseils prodigué par Lionel Jospin, il expliquait faire "attention à la fatigue" et assurait se réserver des moments pour récupérer. "J’essaie de sauver le dimanche, c’est toujours ce que j’ai fait". Sa compagne de l’époque, Valérie Trierweiler, le décrivait d’ailleurs comme un "adepte des mini-siestes". Et elle d’insister : "Mini plus que micro !"
D’autres chefs de l’État ont fait, à la sieste, une véritable déclaration d’amour. Nul, cependant, ne l’a fait ainsi que Jacques Chirac. Il a tout de même signé la préface du livre "Eloge de la sieste", rédigé par Bruno Comby et aurait "démocratisé" cet "art", d’après Europe 1.
"Il est de fait que [la sieste] facilite grandement la vie de ceux qui la pratiquent régulièrement, soit qu’elle les repose, tout simplement, soit encore, je peux en témoigner, qu’elle leur octroie, pour travailler, les extraordinaires créneaux d’efficacité intellectuelle de la nuit", écrivait alors le président de la République.
Au moins un autre homme à avoir occupé le palais de l’Élysée vantait les mérites de la sieste, rappelle RTL. Il s’agit de Valéry Giscard d’Estaing, qui en recommandait justement la pratique à François Bayrou. "Pour bien réussir un débat, il faut faire une sieste", assurait le chef de l’État. Un conseil auquel le président du MoDem n’a, visiblement, que peu goûté…
Est-il plus difficile de prendre du repos quand on est président aujourd’hui ?
Une chose est sûre, affirme France Culture a : un président de la République qui fait le choix de partir en vacances aujourd’hui se fait nettement plus remarquer que ce n’était le cas par le passé. En octobre 1994, Le Monde publiait "à peine un entrefilet" pour évoquer la "petite semaine de congés" de François Mitterrand à Belle-île-en-mer. "Pas la moindre trace d’une polémique sur ces vacances automnales. Quel contraste avec les trois jours de repos qu’a décidé de s’octroyer Emmanuel Macron", s’étonnait la radio, en août 2018.
Le président, pourtant, est en droit de prendre ses congés comme bon lui semble, explique le site spécialisé en droit LegalStart. En pratique, il n’a même pas à poser des jours : puisqu’il n’a jamais signé de contrat de travail, le chef de l’État n’a pas de patron à proprement parler. Il ne touche d’ailleurs pas un salaire, mais une indemnité.
Les textes reviennent, effectivement, sur les périodes d’absence du président. Dans l’article 7 de la Constitution, il est expliqué que le président du Sénat peut-être amené à récupérer les fonctions présidentielles, en cas de "vacances de la Présidence de la République". Cependant, à en croire le docteur en droit qui a contribué à la rédaction de l’article de LegalStart, le mot "vacance", fait ici référence à des cas très particuliers, comme la maladie grave, ou un décès.
"En pratique donc, le chef de l’État part se reposer quand il le souhaite", assure le site. Quelques contraintes, notamment politiques, demeurent néanmoins…