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Le 24 septembre prochain, les grands électeurs (maire, conseillers régionaux...) éliront 170 nouveaux sénateurs, sur les 348 que compte le Sénat, pour un mandat de six ans. Si La République En Marche (LREM) a emporté l’élection présidentielle et s’est imposée comme la grande gagnante des législatives, ce scrutin s’avère, lui, beaucoup plus délicat.
Le mouvement présidentiel, qui présentera 158 candidats, a d’abord affiché de grandes ambitions, comme prendre la présidence actuellement détenue par Gérard Larcher, avant de se raviser. "Ces ambitions ont été affichées dans la foulée des ambitions législatives et au moment où LREM avait le sentiment qu’elle était en train de tout écraser sur son passage, qu’elle était en train de relancer la vie politique française", commente le politologue Bruno Cautrès.
Malgré près de 160 candidats LREM va devoir revoir ses chiffres et peu de manière réaliste, selon le spécialiste, miser sur une dizaine de sénateurs.
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Victime de son jeune âge
Si LREM risque de ne pas sortir grande gagnante de ces élections, c’est à cause notamment de son jeune âge. Créé l’année dernière, le mouvement ne bénéficie pas d’une assise locale aussi solide que les socialistes ou les Républicains.
Outre le mode de scrutin, plusieurs annonces du gouvernement ont suscité le mécontentement, comme le précise Bruno Cautrès : "Il y a un deuxième problème qui peut sans doute expliquer que les résultats attendus seront nettement moins favorables que ceux espérés, ce sont toutes les annonces du gouvernement en matière de réduction des dotations des collectivités locales, le sentiment aussi que les collectivités territoriales sont un peu la variable d’ajustement du budget et de l’équation difficile du budget qu’a voulu réaliser Edouard Philippe. Donc un certain nombre de décisions ont été prises, notamment sur les emplois aidés, ont vraiment pris à rebrousse-poil les maires en particuliers."
La stratégie du grand écart
Pour pallier ce manque d’ancrage locale, LREM va devoir composer avec sa droite et sa gauche et nouer des alliances. Emmanuel Macron et Edouard Philippe peuvent notamment envisager des alliances avec une partie des Républicains, ceux qui sont plutôt portés par le courant de Thierry Solère et Frank Riester, qui ont fondé à l’Assemblée Nationale le groupe des Constructifs. "[Ils vont] sans aucun doute créer un groupe à part, peut-être éventuellement à terme sortir des Républicains définitivement, de manière à être une force d’appoint", précise Bruno Cautrès. Mais pas sûr que cela suffise.
Au Sénat, le politologue prévoit plutôt une victoire des Républicains qui ont tout à y gagner. "[Depuis les législatives] la droite a un peu le sentiment qu’elle doit reconstruire son horizon politique. Et pour reconstruire son horizon politique, il lui faut un succès électoral rapidement, c’est ce qu’il va se passer et sans aucun doute ça servira beaucoup aux Républicains pour expliquer qu’il faut compter avec eux", précise-t-il.
Avant même son élection, Emmanuel Macron avait annoncé son ambition de réformes constitutionnelles qui nécessitent les 3/5ème du Congrès. La partie est loin d’être jouée et ne se fera pas sans compromis.