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Elle semble naviguer à contre-courant. À tel point que L’Obs se demande si Ségolène Royal est au courant qu’elle est toujours ministre de l’Ecologie. Car, au vrai, ses déclarations concernant l’environnement, voire certaines positions gouvernementales, prennent souvent le contre-pied de ce qui avait été annoncé en amont. Dernier exemple en date, la qualification de "ridicule" l’arrêté préfectoral interdisant les feux de cheminées en région parisienne pour lutter contre l’inquiétant problème des particules fines. "Je vais faire changer cette décision qui ne va pas dans le bon sens" a-t-elle annoncé mardi matin sur le plateau de France 2 dénonçant "l’écologie punitive".
Une position qui a de quoi étonner de la part d’une ministre de l’Ecologie. Surtout au regard des études réalisées par Airparif selon lesquelles "la contribution du trafic et du chauffage au bois résidentiel est importante et similaire : 7 à 8 % des particules respirées".
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D’autant plus étonnant que la précédente ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, justifiait sans problème cette interdiction soulignant le fait que "les flambées dans les foyers ouverts représentent 27% des émissions de particules dans l’air en Île-de-France". Mais qu’importe, sa sortie a été saluée par une part importante de la classe politique (à l’exception des écologistes bien entendu). Et ce, même si cette déclaration intervenait une semaine après la publication d’un rapport alarmant sur la qualité de l’air à Paris.
Ecotaxe, autoroutes, Sivens…
Mais le dossier des cheminées franciliennes, aussi brûlant soit-il, n’est pas le seul sur lequel Ségolène Royal s’est distinguée par son opposition à ce qui était considéré comme un acquis par les écologistes. Dès sa nomination au ministère de l’Ecologie, l’ancienne présidente du Poitou prônait une remise à plat de l’écotaxe provoquant l’ire des responsables EELV. Même argumentaire concernant cette décision : le refus d’une écologie punitive.
La sentence tombera le 9 octobre. "Scandalisée", Emmanuel Cosse est montée au créneau pour dénoncer la suspension "sine die" de cette "mesure forte". Mais comme le rappelle Le Figaro, la ministre de l’Ecologie va faire "volte-face", annonçant que le principe de "pollueur payeur" n’était pas pour autant abandonnée. Était-elle réconciliée avec l’écologie punitive ? Oui à condition que cela s’applique aux autres. Elle propose donc de taxer les camions étrangers avant que Michel Sapin lui rappelle qu’une telle mesure ne saurait être compatible avec le droit européen. Dernière déclaration à ce sujet, le recyclage des portiques qui pourraient servir à la gendarmerie… Difficile donc de déceler de la cohérence dans l’action de Ségolène Royal.
Dans le même esprit, la volonté de rendre les autoroutes gratuites le week-end allait-elle vraiment dans le sens d’une réduction des gaz à effets de serre ? Recadrée par Manuel Valls sur l’infaisabilité de cette proposition, elle a du se raviser.
Ces tergiversations se retrouvent également sur le dossier Sivens. En résumé, elle a fini par se prononcer pour son maintien après avoir pointé une "erreur d’appréciation" dans la conception de l’ouvrage. De quoi déconcerter encore les Verts qui ne savent pas sur quel pied danser tant Ségolène Royal souffle le chaud et le froid sur une multitude de sujets. En roue libre.
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