Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Emmanuel Macron est-il en train de rater son début de second mandat ? Depuis sa réélection le 24 avril dernier, le chef de l’État peine à retrouver l’élan de son premier quinquennat. Les législatives l’ayant désavoué, le chef de l’État se retrouve en majorité relative à l’Assemblée nationale et recontre des difficultés à trouver son rythme de croisière. Emmanuel Macron ne serait "plus dedans" selon les confidences d’un proche du chef de l’État àEurope 1.
Raul Magni-Berton, politologue, rappelle auprès de Planet.fr qu’il s’agit d’un deuxième mandat et qu’il n’est donc à ce titre pas "jugé par les électeurs". "C’est nouveau pour la France mais aux États-Unis, on a tendance à dire que les Présidents se font un peu plus plaisir. Ils sont moins actifs et centrés sur les thématiques qui les intéressent", précise l’enseignant-chercheur à l’université catholique de Lille.
Macron : "un moment de mou" dû "à une réadaptation"
Selon le spécialiste en politique, "il est clair que les résultats des législatives imposaient de gouverner de manière différente puisqu'il faut pour chaque loi avoir le soutien d’au moins un groupe". D’autant plus sachant que les députés d’extrême gauche et droite lui sont relativement opposés et que les Républicains ont refusé de faire un accord de coalition.
"Le résultat est que la feuille de route et la stratégie de communication ne sont pas du tout les mêmes", estime Raul Magni-Berton. Le professeur de sciences politiques juge "logique qu’il prenne un peu de temps pour repenser la stratégie et le calendrier des voies qu’il veut prendre". "Ce moment de mou" est cette petite baisse de moral du président Macron serait dû à la nécessaire "réadaptation par rapport à une situation qui n’était pas du tout prévisible".
Macron : "Comme tout le monde il veut un peu de gloire"
Pourtant on vient de voir ce 13 septembre que le chef de l’État avait décidé de relancer la bataille de la retraite. Il a en effet dévoilé "sa volonté d'accélérer" la mise en oeuvre de cette réforme ce lundi 12 septembre dans un entretien de deux heures avec la presse présidentielle. Il envisage déjà une mise en œuvre "à l'été 2023". Selon Raul Magni-Berton, Emmanuel Macron veut montrer qu’il est "très déterminé", mais un "passage en force serait très compliqué". Alors le président de la République cherche-t-il à impacter les consciences en laissant une réforme emblématique après un premier quinquennat lourdement contrarié par la pandémie et la crise des "Gilets jaunes" ?
"Comme tout le monde il veut un peu de gloire, mais sa patte à lui pas sûr qu’il la laisse sur cette réforme qui risque d’être rejetée et donner lieu à des manifestations", estime le politologue. Il juge que pour le président Macron, il est beaucoup simple de "rester dans l’Histoire avec des projets très symboliques comme l’idée des citoyens tirés au sort qui ne donne pas grand chose, mais dont il peut se targuer d’être le premier à l’avoir fait". Pour l’enseignant en sciences politiques, "avec la réforme des retraites, il va dans le dur".
Ce dimanche 11 septembre, à la fin du ZEvent, marathon de streaming caritatif qui a permis de récolter plus de 10 millions d’euros pour plusieurs associations environnementales, Emmanuel Macron s’est fendu d’un tweet se félicitant d’une initiative "pour limiter les émissions" de CO2 et "répondre aux dérèglements climatiques qui sont déjà là". Plusieurs streamers sont montés au créneau pour dénoncer l'hypocrisie du président de la République qui n’a rien entrepris au niveau de l’État mais se réapproprie ces initiatives privées. "Le fait de rien dire alors que des gens ont réussi à lever autant d’argent pour l’écologie, c’est une erreur de com aussi, donc il était un peu dans une situation compliquée", conclut le politologue.
Macron : la communication de quelqu’un qui n’a jamais perdu
Le même Macron mais avec l’incapacité d'agir en tout puissant, en JupiterRaul Magni-Berton, politologue.
Pour résumer, l’enseignant en sciences politiques estime que "la stratégie de communication d’Emmanuel Macron en début de second mandat est celle de quelqu’un qui n’a jamais perdu". "Le fait de savoir parler dans des situations de crise, c’est une communication qu’il n’a pas". "C’est le même Macron mais avec l’incapacité d'agir en tout puissant, en Jupiter. Il devait donc, soit adopter une stratégie de communication plus modeste et plus 'concertatoire', soit une communication de pression", conclut-il.
Pour l’instant, le Président Macron a plutôt choisi la deuxième option. Il n’a pas su adopter la stratégie de communication d’un Président dans un "gouvernement minoritaire". Le Conseil national de la refondation a été un "coup de com", mais Emmanuel Macron n’a pas été capable d’avoir ce discours fédérateur dans un gouvernement où chaque décision devra être négociée, comme pouvait l’avoir une présidente de la République telle qu’Angela Merckel.