De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Il ne percevra pas cette retraite prévue à la fin de son mandat par la loi, car il estime que cette loi de circonstance à vocation à être normalisée. Il ne se l'appliquera donc pas", expliquait un conseiller du président à nos confrères du Parisien, en décembre 2019. Il annonçait alors pourquoi Emmanuel Macron renonçait à la traditionnelle "retraite des présidents", un dispositif alors relativement méconnu du grand public, jugeait le quotidien régional. Il s'agit d'une dotation "équivalente au salaire d'un conseiller d'Etat, soit 6 220 euros bruts par mois (environ 5 200 euros net)", précise d'ailleurs le titre de presse, qui est versée à vie à compter du départ de l'Elysée. Cette somme n'est soumise à aucune condition et peut d'ailleurs être cumulée avec d'autres pensions de retraite, voire des revenus d'activités si le président décidait de revenir dans le privé à l'issue de l'exercice de ses fonctions actuelles.
Emmanuel Macron prévoit-il encore de renoncer à sa retraite de président ?
A l'époque, certains soupçonnaient le président d'avoir pris des notes après la crise des Gilets jaunes. Pour autant, Le Parisien tenait alors à souligner que la décision n'avait en vérité rien d'étonnant au vu et au su du parcours du chef de l'Etat. Ce dernier a en effet démissionné de la haute fonction publique le jour où il s'est annoncé candidat à l'élection présidentielle.
Un an après ces déclarations, Emmanuel Macron a, semble-t-il, légèrement bougé sur la question. C'est en tout cas ce qui ressort d'un récent article de Challenges. Les journalistes de l'hebdomadaire ont pu consulter la réponse du président à une député socialiste, issue de la commission des Finances, qui a voulu en savoir plus. Explications.
Retraite de président : qu'a dit Emmanuel Macron, au juste ?
Dans la lettre qu'il adresse à Christine Pirès-Beaune, députée PS de la commission des Finances, Emmanuel Macron insiste d'abord sur sa volonté de renoncer, en effet, au "bénéfice de la dotation forfaitaire annuelle attribuée aux anciens présidents". Cependant, comme le précisent nos confrères qui publient l'intégralité de l'échange, le chef de l'Etat se montre désormais un peu plus frileux.
La suppression de cet avantage discutable, si elle a lieu, n'est plus prévue pour tout de suite. Bien au contraire : son renoncement est désormais conditionné… "au vote de la réforme des retraites à points par les députés et sénateurs", écrit Challenges.
Retraite de président : une réforme repoussée jusqu'aux calendes grecques ?
Concrètement, la condition posée par le chef de l'Etat oblige à relativiser sa volonté de suppression de l'avantage présidentiel. Et pour cause ! Emmanuel Macron n'en fait pas un secret - quand bien même le sujet suscite des désaccords au sommet de l'Etat -, la réforme des retraites ne constitue pas, aujourd'hui au moins, une priorité. "Emmanuel Macron n'envisage pas de réforme des retraites avant la fin de la crise", titrait d'ailleurs récemment BFMTV.
Dès lors, l'abandon de la dotation forfaitaire dont bénéficient les présidents de la République est elle aussi repoussée jusqu'à nouvel ordre, note Challenges.