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Elisabeth Borne passera-t-elle l’été enfermée à Matignon ? En politique, le mois de juillet est souvent synonyme de remaniement, car il est plus simple de former une nouvelle équipe gouvernementale quand les dossiers ne pressent pas et que l’actualité est souvent moins intense que le reste de l’année. Il y a trois ans, le 3 juillet 2020, Edouard Philippe remettait sa démission à Emmanuel Macron et était remplacé au poste de Premier ministre par Jean Castex, qui a terminé le quinquennat aux côtés du président de la République.
Remaniement : le délai des 100 jours n'est pas encore terminé
Le remaniement est une rumeur tenace depuis le mois de janvier et le début des débats agités sur la réforme des retraites. La Première ministre actuelle, Elisabeth Borne, est dite affaiblie par certains, déjà sur la touche pour d’autres, alors que les 100 jours confiés par Emmanuel Macron ne sont pas encore écoulés. Le décompte doit se terminer officiellement le 14 juillet, une date symbolique que certains observateurs voient comme les derniers instants de la Première ministre à Matignon. La liste de ses possibles remplaçants ne fait que s’allonger un peu plus chaque semaine, certains voyant bien Gérald Darmanin, Jean-Pierre Raffarin, Gérard Larcher, Julien Denormandie ou encore Gérard Larcher pendre sa place… La Première ministre actuelle est-elle vraiment sur le départ ?
Interrogé par Le Parisien, un conseiller explique : "Il faudrait vraiment qu’il se passe un truc énorme que rien ne bouge avant l’été". Selon un autre, "Borne et lui [Emmanuel Macron, NDLR] ont commencé à en discuter tous les deux, depuis quelques jours déjà". Quels est le scénario le plus probable en ce qui concerne un changement de l’équipe gouvernementale ? Emmanuel Macron donnera-t-il un coup de pied dans la fourmilière avant les vacances d’été ? Laissera-t-il Elisabeth Borne en place ou choisira-t-il un autre Premier ministre ?
Remaniement : et si Elisabeth Borne restait à Matignon ?
Et si Elisabeth Borne restait à Matignon ? Si un remaniement est évoqué par tous, rien ne dit qu’Emmanuel Macron choisira de changer de Premier ministre. Comme l’explique Le Parisien, "la Première ministre aurait les faveurs d’un maintien à Matignon, malgré de furieux vents contraires depuis qu’elle est arrivée en poste il y a un an". Le président n’aurait pas le choix, à en croire un de ses proches, cité par le quotidien : "Macron a du mal avec elle, ils sont tellement différents. Mais elle déroule et, surtout, il voit bien que les solutions alternatives comme un Darmanin, un Ferrand ou un Denormandie ne permettent pas à ce stade de répondre à son principal problème depuis les législatives : le manque de majorité absolue dans l’hémicycle".
En maintenant Elisabeth Borne à son poste, Emmanuel Macron s’assure de la loyauté et de l’efficacité de sa Première ministre, qui a déjà traversé une des tempêtes les plus fortes de ce début de quinquennat avec la réforme des retraites. C’est rester en terrain connu et lui permettre de continuer sa mission à l’Assemblée nationale, celle de trouver des alliés au gouvernement au-delà du groupe Renaissance. Au 14 juillet, le président pourrait donc choisir de se séparer d’éléments pas assez efficaces à son goût, tout en redisant sa confiance en Elisabeth Borne. Pourtant, changer de Premier ministre pourrait aussi avoir un avantage pour la suite du quinquennat…
Remaniement : donner du souffle au quinquennat Macron
En se séparant d’Elisabeth Borne, Emmanuel Macron pourra redonner un nouveau souffle à son quinquennat. L’objectif principal serait de faire oublier une bonne fois pour toutes l’épisode de la réforme des retraites, alors que le gouvernement s’attaquera bientôt au chapitre sur la loi immigration. Encore faut-il réussir le casting… Et ça ne sera pas une mince affaire. Faut-il miser encore une fois sur un Premier ministre technocratique ou au contraire prendre une personnalité politique ? Faut-il chercher quelqu’un de la macronie ou se tourner vers la droite ?
Des questions qui n’ont pas encore leurs réponses, mais les décisions pourraient se prendre très rapidement au sommet de l’Etat. Si Emmanuel Macron continue de témoigner de sa confiance auprès d’Elisabeth Borne, cela ne veut pas dire qu’il ne songe pas à changer de bras droit. En effet, il y a trois ans, il ne tarissait pas d’éloges au sujet d’Edouard Philippe, avant de le remercier au début de l’été…