De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Réforme des retraite : une première grande victoire pour le gouvernement ?
"Il y a une volonté de dialogue, on ne peut pas dire l'inverse", a tout de même reconnu Laurent Berger, patron de la CFDT, au sortir d'une réunion à Matignon qui se tenait le 19 décembre 2019. Rassemblant l'ensemble des partenaires sociaux, elle a permis au Premier ministre d'avancer des pistes de négociations, dans l'espoir d'apaiser la colère et d'esquisser une sortie de crise. Ou au moins, de briser le front uni qu'affichent les syndicats depuis près deux semaines, indique le Huffington Post.
A la demande express d'Emmanuel Macron, qui incitait récemment Edouard Philippe à "améliorer" le projet de réforme, l'ancien maire du Havre a donc évoqué plusieurs points sur lesquels le gouvernement serait prêt à lâcher du lest. Il a vanté les mérites d'un système "plus généreux" en matière de pénibilité, ouvert à la fonction publique et insisté sur la retraite progressive, susceptible selon lui d'être étendue à différentes professions parmi lesquelles les agents hospitaliers ou les enseignants.
Pas de quoi faire bouger la CGT ou FO, donc, mais des propos qui ont quand même fait mouche, précise France Info. Jeudi 19 décembre, "l'unité s'est fissurée", écrit le site d'information, qui titre "Matignon divise les syndicats".
Et pour cause ! L'UNSA vient d'appeler à une trêve. "Le bureau fédéral de l'UNSA ferroviaire a décidé de prendre acte de ces avancées et d'appeler, indépendamment du reste du dossier à une pause à la SNCF du mouvement", à fait savoir Laurent Escure, le secrétaire général de l'organisation.
Des déclarations, cependant, qui ne valent pas pour la RATP. "Pour la RATP, c'est une autre affaire, en cours de démonstration. L'entreprise doit faire la preuve que le contrat social est là aussi respecté avant qu'il y ait quelque décisions que ce soit de la part des militants de terrain ou des structures", a-t-il poursuivi.
Réformes des retraites : l'avis de la CFDT scruté
Edouard Philippe, rappelle le Huff, n'a rien lâché sur l'âge pivot, cette ligne rouge qui avait alimenté la colère de Laurent Berger de la CFDT. Si le secrétaire général du premier syndicat de France reconnaît donc du progrès et souligne une invitation au dialogue, il n'a donc pas suivi l'UNSA. "On est très très loin d'un accord", a-t-il fait savoir, qui comme d'autres syndicats réformistes demande le retrait pur et simple de l'âge d'équilibre à 64 ans.
Une mesure à laquelle le gouvernement n'entend pourtant pas consentir : "Ni le président de la République, ni moi, ne voulons annoncer de bonnes nouvelles en renvoyant les mauvaises à plus tard", a lancé l'ancien maire du Havre, à la barbe mouchetée de blanc.
Si l'exécutif cherche à ce point à convaincre la CFDT, c'est parce que, rappelle Le Nouvel Observateur, le mouvement est l'un des éléments clés du passage de la réforme.
Pas de mouvement du côté de la CGT
Du reste, aux yeux de Force Ouvrière (FO) ou de la Confédération Général du Travail (CGT), le compte n'y est vraiment pas. Ces syndicats qui demandent le retrait du projet de réforme l'ont assuré : "la grève continue". Ils prévoient d'ailleurs plusieurs actions, comme "le Noël des grévistes" ainsi qu'une série de "rassemblements le 28 décembre", explique Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, comme le rapporte RTL.
De son côté Philippe Martinez enjambe les fêtes et annonce de nouvelles journées de mobilisation de janvier 2020, à commencer par le 9. "Ce projet de régime est la plus mauvaise des idées", a fait savoir Yves Veyrier, de FO, pour qui il faut "appuyer sur le bouton stop". "Nous sommes déterminés", a-t-il encore ajouté.