Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Planet : Avez-vous été surprise par tous les désaccords que Rachida Dati a récemment exprimés avec son parti ?Elisabeth Chavalet* : "Non, pas du tout. Rachida Dati est comme un animal, elle sent le danger. Mais au lieu de fuir, elle attaque. Souvenez-vous quand Nicolas Sarkozy a intégré Frédéric Péchenard dans sa garde rapprochée, l’ancienne garde des Sceaux n’a pas mâché ses mots. Elle a même sous-entendu qu’il avait été un mauvais policier. Elle est capable d’aller très loin.
Planet : Pourquoi attaque-t-elle ? De quel danger souhaite-elle se prémunir ?Elisabeth Chavalet : Elle veut éviter de disparaître du paysage politique. Et pour ça elle est prête à tout. Elle n’a pas beaucoup d’amis au sein des Républicains mais compte en revanche de nombreux ennemis. Parmi eux figurent notamment Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez, deux ténors du parti. Une situation qui ne joue pas en sa faveur. Aussi, elle a dû supplier Nicolas Sarkozy de l’intégrer dans sa nouvelle équipe. Comme cela ne marchait pas, elle a ensuite menacé de révéler des choses. Elle n’a peur de rien et ça paie ! Nicolas Sarkozy a en effet accédé à sa demande : elle peut voter même si elle n’a aucune fonction.
Planet : Rachida Dati utilise-t-elle toujours la technique de la menace ?Elisabeth : La menace reste sa tactique de prédilection. Elle fait peur aux gens en les menaçant, en faisant des allusions. Mais Rachida Dati sait aussi critiquer, nous en avons eu la preuve avec ses récentes prises de positions, et se victimiser : on l’a souvent entendue dire qu’elle était ‘l’arabe de service’ ou mal considérée car c’est une femme. Ses techniques sont certes discutables mais on doit lui reconnaître un certain aplomb. Je pense même que c’est la seule personnalité politique française à avoir autant de culot. Elle en est presque devenue insubmersible !
Rachida Dati a dû s’imposer pour arriver là où elle est. Contrairement à NKM, elle n’est pas née dans un milieu aisé et rien ne lui est tombé tout cuit dans le bec. Ce qu’elle ne manque d’ailleurs pas de souligner en affirmant que sa collègue n’a ‘jamais payé son café’. Des années après, l’ex-ministre est toujours dans le même état d’esprit : batailler pour y arriver, s’imposer à n’importe quel prix.
Planet : Pourra-t-elle adopter cette stratégie indéfiniment ? Elisabeth Chavalet : Non, je ne pense pas. Nicolas Sarkozy lui est reconnaissant de ce qu’elle a pu faire pour lui mais il ne pourra pas toujours la couvrir face aux autres membres du parti. Par exemple, s’il venait à être élu en 2017, il ne pourrait pas la nommer ministre car elle est trop rejetée par les autres ténors. Il y a également un autre argument qui jouerait en sa défaveur : Carla Bruni ne la supporte pas.
Outre ses relations avec ses collègues, Rachida Dati devra également faire face à un problème de fond : elle critique souvent mais propose rarement. L’avez-vous entendue pendant les négociations autour de la dette grecque ? Elle est pourtant eurodéputée ! A long terme, il faudra qu’elle change de tactique, qu’elle cesse de se maintenir la tête hors de l’eau en attaquant les autres et qu’elle se décide à faire des propositions concrètes et ce, au risque de vraiment disparaître du paysage politique".
*Elisabeth Chavalet est l’auteure de Rachida ne meurt jamais, (éd. Du Moment).