Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Non, les "Gilets Jaunes", ce n’est pas fini. En témoigne en effet la nouvelle information judiciaire qui vise l’ancien préfet Lallement pour "détention arbitraire", informe BFMTV sur son site. L’ex-préfet de Paris a en effet fait l’objet d’une plainte déposée par Maxime Nicolle, l’une des figures de proue du mouvement social. Les faits, en l'occurrence, remontent à la manifestation du 14 juillet 2019. Les forces de l’ordre avaient alors procédé, en tout et pour tout, à près de 200 interpellations. Le "Gilet Jaune" dit avoir été victime d’une "interpellation ciblée". Il évoque une "arrestation politique", dont le but premier serait de l’intimider autant que de le stigmatiser. Autant de souvenirs d’une époque qui, depuis la crise sanitaire, peuvent paraître particulièrement lointains. Pour autant, le contexte auquel est aujourd’hui confronté le président de la République n’est pas nécessairement plus simple qu’il a pu l’être par le passé.
Emmanuel Macron doit-il craindre un nouveau conflit social ?
Qui seront les "Gilets Jaunes" de ce nouveau quinquennat ?
"Il y a plusieurs points d’achoppement qui pourraient engendrer, à leur échelle, des mouvements sociaux", estime d’entrée de jeu le politologue Christophe Bouillaud, qui évoque de potentiels conflits sociaux d’ampleurs diverses. Certains, l’essentiel d’ailleurs, ne devraient à priori pas donner lieu à des mobilisations comparables à celles des Gilets Jaunes. Ceci dit, il faudra potentiellement s’attendre à des mouvements sociaux locaux sur des questions sectorielles. Si des restrictions sont appliquées sur les types d’engrais qu’il est autorisé d’utiliser, par exemple, les agriculteurs risquent de faire front. Les zones de trafic limité pourraient aussi déclencher l’ire des automobilistes et engendrer des manifestations, par exemple", détaille l’enseignant-chercheur, spécialisé en sciences-politique.
"De graves pénuries, énergétiques ou alimentaires pourraient pousser les Françaises et les Français à se mobiliser, mais il faudrait vraiment que les choses sortent de l’ordinaire pour en arriver là", juge encore Christophe Bouillaud, pour qui ce scénario "catastrophe" implique des coupures à répétitions, d’importantes difficultés d’approvisionnement… et n’est pas le plus probable. Ceci étant dit, un autre point d’accrochage existe. Et il a un nom : la réforme des retraites.
Les opposants à la réforme des retraites, principaux obstacles au quinquennat d’Emmanuel Macron ?
"La réforme des retraites, cela va sans dire, est le principal point d’accroche soulevé à cette heure-ci par l’exécutif. Elle est globalement rejetée par la majorité de la population française et les actifs s’y montrent même particulièrement hostiles. Il y a beaucoup d’aigreur à son égard du côté des salariés et tout cela pourrait aisément donner naissance à un mouvement social", rappelle en effet le chercheur, qui enseigne à l’Institut d’études politiques (IEP, Sciences-Po).
"C’est probablement le seul sujet susceptible de rallier l’ensemble des segments de la population active", poursuit-il. Est-ce à dire qu’ils seront les nouveaux "Gilets Jaunes" du quinquennat numéro 2 d’Emmanuel Macron ? Pas nécessairement. "Il est difficile de dire s’il y aura de nouveau des Gilets Jaunes, mais le contexte ne penche pas en faveur de l’émergence d’un tel mouvement actuellement. Les méthodes de répressions du président et de ses équipes ne lui laisserait pas la possibilité de se développer comme ça a pu être le cas : il faut éteindre l’incendie avant qu’il ne prenne et c’est précisément pour cela que l’on dépêche des CRS pour dissiper les rassemblements de protestataires", juge l’universitaire.
Les manifestations peuvent-elles quelque chose contre Emmanuel Macron
D’aucuns tendent à argumenter que la manifestation n’est pas nécessairement une solution aussi efficace que la grève, dès lors qu’il s’agit d’instaurer un rapport de force avec le gouvernement. Pour autant, il paraît compliqué d’en arriver, en l’état actuel des choses à ce degré de mobilisation de la part des Françaises et des Français. Ces derniers, juge le politologue, sont assez résignés. "A l’avenir, me semble-t-il, il faudra surtout s’attendre à un très fort mécontentement de la part des électeurs, lequel ne se traduira pas à priori par des manifestations notamment pour les raisons précédemment évoquées. Aussi parce qu’à gauche comme à l’extrême-droite, la perspective d’une victoire apparaît assez crédible pour faire le dos rond", analyse-t-il, estimant que les années à venir pourraient, sauf imprévues, êtres faites d’attente et de repli sur la vie privée.
Ce qui ne veut pas dire que le président de la République n’a rien à craindre. Au contraire. "Emmanuel Macron a le souci de laisser une trace dans l’histoire et d’être un rempart au Rassemblement national. Son action, pourtant, pourrait continuer à faire monter ce dernier et cela risque de se traduire dans les urnes. Ce sera d’autant plus inquiétant pour lui qu’en cas d’élection du RN, il pourrait être pris pour cible, sur les plans politique et judiciaire, par les nouveaux dirigeants", rappelle Christophe Bouillaud.