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De quoi Greta Thunberg est-il le nom ? La jeune suédoise, icône montante de la lutte contre le réchauffement climatique, s'est rendue à l'Assemblée nationale ce mardi 23 juillet pour y prononcer un discours très attendu sur l'écologie. A cette occasion, un certain nombre de voix, notamment au sein de la classe politique, se sont élevées contre sa venue, remettant en cause sa légitimité.
Mais qui est réellement Greta Thunberg ? Cette suédoise âgée de seize ans, atteint d'autisme et de troubles obsessionnels compulsifs, s'est fait connaître dans son pays natal pour avoir cessé d'aller à l'école le vendredi, avant de prendre une année sabbatique. Elle entendait ainsi dénoncer l'inaction des autorités suédoises dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Greta Thunberg, figure de proue des grêves lycéennes
Après cette grève, Greta Thunberg est rapidement imitée par une grande partie de la jeunesse occidentale qui décide elle aussi de ne plus aller (temporairement) en cours afin d'alerter les pouvoirs publics sur la dégradation de l'environnement. A Paris, une "marche des jeunes pour le climat" avait ainsi réuni plus de 29.000 personnes.
Greta Thunberg s'est également distinguée par ses propos bien affirmés et ses prises de position contestatrices. Lorsque une journaliste de Libération lui demande si pour elle, le président français a intégré l'urgence de la crise environnementale, elle répond qu'Emmanuel Macron ne lui a "pas donné l’impression quand il parlait. Aucun politique que j’ai pu rencontrer ne semblait avoir réalisé l’urgence de la situation. Ce n’est pas de leur faute. On ne peut pas reprocher cela aux individus. C’est le système qui est problématique. Bien sûr, il y a quelques personnes qui peuvent être tenues pour responsables et qui ont causé beaucoup de dégâts".
Dans une interview pour Brut, en février 2019, elle déclarait : "Cher Monsieur Macron, vous devez agir maintenant et pas simplement dire que vous allez agir. Si vous continuez à faire comme si de rien n'était, vous allez échouer. Et si vous échouez, vous allez être perçu comme l'un des pires méchants de l'histoire de l'humanité".
Interrogée par le journal Ouest-France, la jeune militante parlait des gilets jaunes et expliquait qu'il fallait "aider les pauvres, ce sont les riches qui consomment et menacent notre existence. Nous, les enfants, allons vivre avec le bazar que les générations précédentes ont créé. C'est normal que nous soyons en colère."
Devant les membres du Parlement européen, Greta Thunberg avait également mis en cause le manque d'action de Bruxelles sur les questions climatiques. "Si notre maison était en train de s'effondrer, vous ne tiendriez pas trois sommets d'urgence pour le Brexit et aucun sommet d'urgence concernant la crise écologique. Eh bien… notre maison est en train de s'effondrer et nous manquons de temps. Et pourtant, il ne se passe rien."
Elle va conclure son discours en implorant les eurodéputés : "Je vous demande de vous réveiller et de faire les changements nécessaires. Faire de votre mieux n'est plus suffisant. [...] Ce n'est pas grave si vous refusez de m'écouter. Je suis, après tout, juste une enfant suédoise de 16 ans. Mais vous ne pouvez pas ignorer les scientifiques ou la science, ni les millions d’enfants en grève qui se battent pour avoir le droit à un avenir. Je vous en prie, s'il vous plaît ne nous abandonnez pas."
En Autriche, au Austrian World Summit, en mai dernier, la jeune militante déclare que "Pendant une seconde, les politiciens disent 'le dérèglement climatique c'est très important et nous allons tout faire pour l’arrêter'. Et la seconde suivante, ils veulent étendre les aéroports, créer de nouveaux moteurs. Ils prennent l'avion en jet privés pour assister à une réunion à l'autre bout du monde. Ce n'est pas comme ça que l'on agit en situation de crise. Tant que vous agirez comme si tout allait bien et que tout était sous contrôle, alors nous, les citoyens, nous ne comprendrons pas qu'il y a urgence".
David Lammy, député britannique, avait demandé à la militante, dans une interview pour le journal britannique The Guardian, si l'on peut être conservateur, pour la croissance et le capitalisme tout en soutenant le mouvement pour le climat et les questions écologique. La jeune fille répond : "Ce n'est pas à moi de le dire. Je ne fais que communiquer les faits scientifiques. On ne peut pas répondre à cette question sans parler de nos opinions personnelles et je laisse cela à d'autres personnes. Je pense que nous pouvons affirmer que toutes les idéologies ont échoué. Si certaines ont échoué plus que d'autres, ce n'est pas à moi de le dire."
"Prophétesse en culottes courtes", "Prix Nobel de la peur" et "gourous apocalyptiques"
"Je respecte la liberté de penser…, mais ne comptez pas sur moi pour applaudir une prophétesse en culottes courtes", a écrit sur Twitter l’élu Les Républicains du Vaucluse Julien Aubert, qualifiant la jeune suédoise de "Prix Nobel de la peur". "La planète, oui. Le greenbusiness, non.", a-t-il ajouté.
Guillaume Larrivé qui, comme M. Aubert, est candidat à la présidence des Républicains, a appelé ses collègues "à boycotter Greta Thunberg à l’Assemblée nationale". "Pour lutter intelligemment contre le réchauffement climatique, nous n’avons pas besoin de gourous apocalyptiques, mais de progrès scientifique et de courage politique", a-t-il lancé sur Twitter. Auparavant, leur collègue Valérie Boyer avait parlé de Greta Thunberg comme d’une "jeune activiste totalement sous emprise".
"Non à l’infantilisation obscurantiste, la moraline et la terreur par la peur. Greta Thunberg invitée d’honneur : l’Assemblée se couvre de ridicule », a jugé de son côté Jean-Louis Thieriot, député LR de Seine-et-Marne. Au moment de l’intervention de l’adolescente, "nous serons nombreux à choisir d’accomplir sérieusement notre travail plutôt que de participer à un show", assure l’élue LR des Hauts-de-Seine Constance Le Grip.
"Si je dis que je ne veux pas aller me prosterner devant Greta Thunberg, cette enfant de 16 ans invitée à l’Assemblée devant la représentation nationale, je sors (encore ?) du politiquement correct ?", s'est interrogé sur Twitter le député Rassemblement national du Nord Sebastien Chenu. Sur BFM TV, celui-ci a dénoncé une "escroquerie intellectuelle".
Une députée de La République en marche (LREM), Bénédicte Peyrol, a elle aussi pris ses distances avec l’invitation de Greta Thunberg à l’Assemblée : "Pourrait-on mettre autant à l’honneur les scientifiques, les personnes qui agissent depuis des années pour la planète ? Utiliser le manichéisme du Bien contre le Mal est bien trop simple pour agir dans un monde complexe."
Des élus de gauche ont par ailleurs fait valoir au cours de ces derniers jours qu’il était "incompréhensible" que la majorité vante les mérites de la jeune adolescente et vote mardi, au moment même de sa venue, la ratification du traité CETA de libre-échange entre l’UE et le Canada, nocif selon eux pour l’environnement.