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Ces derniers mois ont été difficiles pour Edouard Philippe qui a dû essuyer maintes critiques relatives à sa gestion de la crise sanitaire liée Covid-19. Des rumeurs laissent même sous-entendre que le président de la République cherche à le remplacer à Matignon. Pour manier le confinement, et deux mois plus tard le déconfinement, le Premier ministre a été épaulé par de nombreux collaborateurs. Parmi eux, son directeur de cabinet : Benoît Ribadeau-Dumas, aussi surnommé BRD.
BRD : un directeur de cabinet sévèrement critiqué
Surnommé "le diable de Matignon" ou encore "Le Vatican", BRD est un homme très controversé au sein de la classes politique. D'après un article du Point, son assurance, sa virulence envers les autres ministres ainsi que la tendance qu'il aurait à outrepasser ses fonctions en agaceraient plus d'un. Une source anonyme dévoile : "Ribadeau se sent si puissant qu'il se permet d'attaquer un ministre, qui est plus proche du président". Cela n'empêche pas le directeur du cabinet d'Edouard Philippe de gagner en importance, notamment dans la gestion de l'épidémie. En pleine crise du coronavirus, il militait notamment pour le maintien des élections municipales.
En 2019 déjà, Ribadeau était la cible des critiques de ses collègues. Dans des propos rapportés par Le Parisien, un "important membre du gouvernement" s'exaspère : "Il pense qu'on est ses employés de maison, il parle hyper mal aux gens, il est psychorigide !". Dans le même article, un conseiller de l'exécutif tempère ces accusations : "À ce poste, tu ne peux pas être aimé. Ton rôle, c'est de dire non.", explique-t-il. Des attaques incessantes qui exaspèrent le Premier ministre... Mais ce dernier n'hésite pas à le défendre.
BRD : sous la protection d'Edouard Philippe
Très attaché à ses collaborateurs, et plus spécifiquement à BRD, Edouard Philippe ne manque pas de les défendre dès que l'occasion se présente, pandémie ou non. Les deux hommes sont devenus amis dans les années 1990, alors qu'ils fréquentaient tous les deux les bancs de l'ENA. Le Premier ministre montre sa colère dans des propos rapportés par Le Point : "Avoir des désaccords avec le directeur de cabinet du Premier ministre, c'est normal, c'est la vie ! Mais je n'accepte pas que l'on critique publiquement les collaborateurs. Leurs décisions, ce sont les miennes, par définition. Cela ne se fait pas, c'est une faute de grammaire !".
Dans un portrait publié par Le Monde en 2019, une députée qualifie Ribadeau de "brillantissime, mais c'est un bulldozer". Contacté spécialement pour cet article, Edouard Philippe a refusé les sollicitations du quotidien français. Il s'est même agaçé : "Je déteste qu'on tape sur mes collaborateurs, on s'adonne beaucoup trop à leur critique. Ceux qui le font, ce sont des pines d'huître. Qu'ils me critiquent moi ! C'est l'homme le plus intelligent et le plus droit que je connaisse. Il fait un job redoutablement difficile, et le fait très bien. Il a toute ma confiance". Qui est vraiment Benoît Ribadeau-Dumas, l'homme qui suscite tant de critiques ?
BRD : qui est-il ?
Né le 10 juin 1972 à Neuilly-sur-Seine, ce fils d'avocat a grandi dans le septième arrondissement de Paris. Après sa formation en maths-spé au lycée Louis-le-Grand puis à Polytechnique, il a intégré l'ENA et fini major de sa promotion, dont faisait également partie le Premier ministre français. Marié à une spécialiste des maladies infectieuses, il est père de cinq enfants et fervent catholique. En 2017, Benoît Ribadeau-Dumas est devenu le chef de cabinet d'Edouard Philippe, son ancien camarade de classe. Durant l'exercice de ses fonctions, il a été accusé d'attiser les tensions liées aux manifestations de Gilets Jaunes. Il a aussi été lourdement critiqué pour avoir poussé le président de la République à maintenir les élections municipales en mars 2020, et ce malgré l'épidémie de coronavirus qui frappait la France.