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"Je vais réfléchir à la suite pendant l’été", affirmait sans hésiter la nouvelle présidente de la région Île-de-France ; qui s’était déjà distinguée pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, pour qui elle a été Ministre du Budget, des Comptes publics et de la réforme de l’Etat ainsi que de l’Enseignement supérieur. Elle pourrait, dorénavant, se fixer des objectifs plus importants encore, note Le Figaro. "Pour moi, tout commence aujourd’hui", a-t-elle déclaré, non sans détailler combien de valeurs elle avait "à défendre". De quoi laisser très clairement entendre ses ambitions d’Elysée.
Une envie qu’elle n’est, de toute évidence, pas la seule à partager à droite. Xavier Bertrand n’a pas manqué de rappeler - à bien des reprises, déjà ! - combien il souhaitait détrôner Emmanuel Macron et faire mentir tous les pronostics annonçant le fameux duel tant annoncé de 2022. Sans oublier, bien sûr, Laurent Wauquiez ! L’ancien président des Républicains pourrait aussi être tenté de se lancer dans le marathon élyséen. C’est en tout cas ce qu’explique la locale Auvergne-Rhône-Alpes de France 3, qui assure qu’il en a "très envie"... Quand bien même, ce dernier précise qu’il refuse de "participer à une course de vitesse", fait savoir Ouest-France.
Qui de Bertrand, de Pécresse ou de Wauquiez pourrait faire office de candidat idéal pour la droite, en 2022 ?
Trois candidats potentiels se détachent donc au lendemain des élections régionales, très largement dominées par la droite. Sans exclure, naturellement, les autres prétendants, dorénavant plus discrets…
Pour autant, d’aucuns estiment en vérité que les jeux sont d’ores et déjà faits. C’est le cas de Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste en communication politique, ancien journaliste et aujourd’hui à la tête de l’entreprise MCBG Conseil. Il intervient régulièrement à Sciences-Po, en tant que maître de conférences. Mais qui est ce grand gagnant - ou cette grande gagnante - qui pourrait porter les oripeaux de la droite en 2022, se faire son ultime oriflamme avant la prochaine élection ?
Xavier Bertrand, le champion par excellence pour 2022 ?
"Le candidat naturel de la droite, c’est Xavier Bertrand", tranche d’entrée de jeu l’expert, pour qui le président des Hauts-de-France a fait preuve d’intelligence stratégique en décidant de ne pas attendre ses éventuels rivaux. "Ne pas se montrer patient, c’était la meilleure des options : elle lui a permis de commencer tôt et d’engendrer un certain nombre de points ; mais aussi de s’éviter une primaire qui aurait pu se transformer en désastre. Il a donc très bien géré son entrée en campagne", observe encore Philippe Moreau-Chevrolet. C’est loin d’être son seul atout, cependant.
"Xavier Bertrand a été réélu assez confortablement, ce qui est d’autant plus important qu’il avait été désigné par l’Elysée comme l’adversaire à abattre à droite : cinq ministres sont venus faire campagne dans sa région, en plus du président lui-même. Toute cette attention le rend forcément crédible ; en plus de fragiliser Emmanuel Macron", rappelle encore l’expert en communication politique. "L’inimitié qui l’oppose au président de la République n’est pas sans avantager Xavier Bertrand", estime-t-il encore.
Reste donc à savoir si Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez sont encore en mesure de rivaliser avec pareille machine de guerre !
Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez peuvent-ils encore inverser la tendance ?
"Si Valérie Pécresse ou Laurent Wauquiez espèrent s’en sortir face à Xavier Bertrand, ils devront forcément arriver à imposer leur propre rythme à la campagne", analyse d’entrée de jeu l’expert en communication politique. "Cela signifie que, dans l’idéal, il va falloir jouer la division ouvertement et ne pas hésiter à se déclarer candidats à leur tour. Il leur faut maintenant reprendre le contrôle de la campagne pour raconter leur propre histoire, leur propre projet", juge-t-il encore. Une bien mauvaise nouvelle, semble-t-il, pour le président de l’Auvergne-Rhône-Alpes…
Du reste, chacun des deux candidats (supposés) restant présente certains atouts et autres points de démarcations sur lesquels jouer par la suite. "Laurent Wauquiez apparaît plus à droite que Xavier Bertrand, sur les deux axes qu’il a décidé d’explorer", rappelle ainsi Philippe Moreau-Chevrolet, qui fait référence aux volets sécuritaires et sociaux (critique de l’"assistanat", notamment). "Son problème, c’est qu’il fait un peu faux, fabriqué… et qu’il a du mal à se défaire de cette image. Valérie Pécresse, elle, peut faire valoir une expérience importante, à la tête de l’Île-de-France et sait mener une campagne. Malheureusement, elle est souvent perçue comme la bonne élève qui ne prendra pas de risques…", commente encore le spécialiste.