Que devient Christine Deviers-Joncour, "la Putain de la République" ?AFP
Le nom de Christine Deviers-Joncour est toujours associé à l'affaire Elf qui a éclaté à la fin des années 1990. Pourtant, à 68 ans, cette ancienne femme fatale aux aventures sulfureuses mène une vie radicalement différente.

"Putain de la République", affaire Elf, Roland Dumas… sont les termes que de nombreux Français associent encore aujourd’hui au nom de Christine Deviers-Joncour. L’affaire à laquelle elle s’est retrouvée mêlée remonte pourtant à il y a plus de 20 ans. Mais ce scandale politico-financier a laissé des traces et pas uniquement dans l’esprit des Français.

Elle doit des millions au fisc

Âgée de 68 ans, celle qui fréquentait autrefois les grands de ce monde du haut de ses longues jambes et de son sourire ravageur subit aujourd’hui encore les conséquences de sa sulfureuse vie d’avant.

Les agents du fisc "m’ont tout pris. Ils voulaient même saisir ma maison lorsque ma mère est décédée fin 2007", expliquait-elle à France-Soir il y a quatre ans. Après l’éclatement de l’affaire Elf et sa condamnation à une peine de prison dans les années 1990, la jolie brune a en effet été contrainte de rembourser à l’administration française les sommes versées par le groupe pétrolier. En 2006 il lui restait encore 11 millions d’euros à rendre.

Aussi, son train de vie à bien changé. L’ex-maîtresse de Roland Dumas qui gagnait plus de 7 000 euros par mois en tant que "chargée de mission" vivrait aujourd’hui grâce aux livres qu’elle a publiés. "C’est difficile financièrement, je suis inscrite à la CMU (couverture maladie universelle, ndlr) et je ne touche pas de retraite", confiait-elle encore au journal.

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Elle ne voit plus personne

A la fin des années 1990, un vaste scandale politico-financier a éclaté, mêlant à la fois le groupe Efl, le ministre des Affaires étrangères d’alors, Roland Dumas, et Christine Deviers-Joncour. Cette dernière a été accusée d’avoir été embauchée par le groupe pétrolier pour l’aider à faire en sorte que Thomson-CSF (aujourd’hui Thalès) vende 6 frégates militaires à Taïwan. Pour ce faire, la jolie brune aurait été chargée de profiter de sa liaison avec le ministre Roland Dumas pour faire pression sur lui. En 1997, elle a ainsi été incarcérée à la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne pour son implication dans cette affaire. "On n’efface jamais la prison. C’était tellement dur que j’ai failli me suicider", a-t-elle également raconté à France-Soir.

Plusieurs années après l’affaire Elf, Christine Deviers-Joncour n’a visiblement rien oublié, mais fait tout pour passer à autre chose. Loin du pouvoir, des manigances et des trahisons, elle s’est installée dans sa maison de famille en Dordogne. "J’ai choisi de me mettre totalement en retrait. Je ne vois plus personne, à part deux ou trois amis intimes. Je vis au milieu de nulle part", affirmait-elle, assurant par ailleurs ne "rien renier" de son passé.

Et si Christine Deviers-Joncour se montre très discrète depuis plusieurs années, cela ne l’a pas empêché de sortir plusieurs livres-bombes sur l'affaire Elf et les relations sentimentales dans les plus hautes sphères de l'Etat. Parmi eux, le fameux ouvrage intitulé  "La putain de la République" (1998) - en référence au surnom que lui a un jour donné un magistrat - et "Ces messieurs d’en haut. De l’usage des femmes par les hommes de pouvoir" (2012).

En tout, elle a écrit plus de dix livres dont six sur l’affaire Elf. En publiera-t-elle un nouveau rempli d’anecdotes croustillantes dans les mois ou les années à venir ? Pas sûr. "On ne veut plus de Deviers-Joncour. Je suis dangereuse parce j’ai la langue trop bien pendue", regrettait-elle dans les colonnes de France-Soir.