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Alors que son maintien au sein du gouvernement a été très critiqué, Christiane Taubira mise tout ou presque sur la présentation de la réforme pénale en juin prochain. Consciente qu’elle n’a pas le droit à l’erreur, la ministre de la Justice a récemment lancé une véritable opération séduction pour convaincre les journalistes et les magistrats du bien-fondé de ce projet. Selon les informations d’Europe 1, la garde des Sceaux et ses services reçoivevraient actuellement plusieurs petits groupes de journalistes pour leur vanter les avantages de la réforme. A l’issue de ces rencontres, les "invités" se verraient même remettre un dossier de presse, lequel contiendrait un curieux document.
La Chancellerie fournit des "éléments de langage" aux journalistesIntitulé "Réponses aux arguments entendus contre la réforme pénale", le document de neuf pages se présenterait sous la forme d’un tableau en deux colonnes. Dans la première, figureraient ainsi les "arguments contre" et dans la seconde "les éléments de réponses" de la Chancellerie. "Par exemple, il est souvent reproché à Christiane Taubira de vider les prisons. Elément de réponse : 'les prisons sont pleines et il n'y a pas de choix fait de les vider', avec un raisonnement en trois points", rapporte la radio, laquelle cite également un autre exemple : "5% des délinquants sont responsables de 50% des délits. Elément de réponse : 'c'est une légende inventée par Sarkozy', chiffres à la clé". Toujours selon les informations d’Europe 1, ce document serait d’autant plus surprenant que ces éléments de langages sont d’ordinaire destinés "aux députés ou aux politiques pour batailler sur les plateaux télé ou au Parlement".
Et l’opération séduction de la Chancellerie se poursuivrait même jusque dans les couloirs des tribunaux. Un avocat pénaliste a en effet confié à la radio avoir été abordé au sujet de la réforme pénale par une consœur du parquet d’Evry. Anciennement collaboratrice de Christiane Taubira, celle-ci lui aurait également donné un dossier de presse en lui disant : "ce serait bien si les avocats pouvaient se faire entendre, nous soutenir".
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