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François Fillon a véritablement déclaré la guerre à Nicolas Sarkozy en assurant être "mieux placé" que lui pour l'emporter en 2017. Des propos sans équivoque qui ont provoqué un séisme à l'UMP.

© AFPIl y va franco. Longtemps critiqué pour son manque d’action lorsqu’il était Premier ministre, François Fillon a semble-t-il décidé de changer du tout au tout et de s’émanciper pour mener à bien sa course à l’Elysée. Non content de s’être déclaré "de facto en compétition" avec Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2017 dans les colonnes du Journal Du Dimanche (JDD), l’ex-chef du gouvernement n’a pas hésité à en remettre une couche et même à attaquer l’ancien chef de l’Etat. Au cours d’un entretien qui fait la Une du dernier numéro de Valeurs Actuelles, François Fillon a en effet assuré tout de go : "Aujourd'hui, je crois que je suis mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l'emporter en 2017. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas candidat".

"Un homme politique n'est pas une star"Fort de ce véritable pavé dans la mare, l’ancien chef du gouvernement a poursuivi en revenant sur la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012. Expliquant que c’est le soir de l’annonce de son échec qu’il a décidé de se présenter en 2017, François Fillon n’a pas raté l’occasion de tirer à nouveau sur l’ex-président : "Moi, en 2007, j'ai totalement soutenu Sarkozy, mais cela ne veut pas dire que son projet était totalement le mien. Il était le leader, mais sur beaucoup de sujets, j'aurais aimé faire les choses différemment, notamment sur la dette, les déficits, les finances publiques". Et s’il reconnaît que l’ancien président allait "dans la bonne direction", il regrette toutefois sa manière de faire : "Un homme politique n'est pas une star". Selon lui, "Quand on perd une élection, il est impossible de dire qu'on a fait une bonne campagne (...) On a le devoir d'en analyser les raisons. On est obligé de se remettre en cause, sinon, c'est un bras d'honneur aux Français ".

Déterminé, François Fillon n’a pas seulement critiqué la campagne menée par Nicolas Sarkozy en 2077, sa surexposition actuelle et l’attitude qu’il adopte à l’aube de la prochaine présidentielle, il a également prévenu : "Comme l'histoire l'a démontré, il est très difficile de revenir quand on a été battu".

"Fillon a eu tort (…) Maintenant, on ne va pas le lâcher"L’interview de François Fillon a, sans grandes surprises, provoqué nombre de réactions au sein de l’UMP. Et plus étonnant, a même réussi à ressouder les lieutenants de Nicolas Sarkozy et les partisans de Jean-François Copé, le président du parti. "Fillon a eu tort de parler de ‘conflit’, ça ajoute de la division. Maintenant, on ne va pas le lâcher",  a d’ailleurs averti un député sarkozyste, rapporte Le Figaro. Et alors que Nicolas Sarkozy n’a pas réagi à ses attaques, son ancien conseiller spécial, Henri Guaino a déploré mardi sur I-Télé : "François Fillon nous dit “Moi j'ai un ennemi” (…) et son ennemi, il le choisit dans son camp. (…) Ce n'est pas un comportement moral". L’ancien locataire de Matignon avait averti qu’il allait "casser un peu de vaisselle" dans son interview accordée au JDD. Il semblerait que des assiettes aient déjà été brisées.

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