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La soirée électorale a tourné au vinaigre. Alors que la commission interne (Cocoe) chargée de valider le scrutin pour la présidence de l'UMP s'est dit incapable d'annoncer qui avait remporté l'élection dimanche soir, Jean-François Copé et François Fillon ont, chacun de leur côté, revendiqué la victoire. Créant ainsi une véritable confusion au sein du parti.
Aux alentours de 23h30, Jean-François Copé a en effet été le premier à annoncer qu'il avait gagné l'élection. "Les militants et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder la majorité de leurs suffrages et ainsi de m'élire comme président de l'UMP", a-t-il lancé devant ses partisans. Son entourage a assuré qu'il avait "1.000 voix" d'avance sur François Fillon. Pris de vitesse, ce dernier a lui aussi annoncé sa "courte victoire" quelques minutes plus tard. L'ancien Premier ministre a toutefois souligné que les résultats devaient être officialisés par la commission interne du parti dans les jours à venir.
La guerre des chefs
"Je ne laisserai pas la victoire échapper aux militants", a poursuivi François Fillon, reprenant une phrase lancée en 2008 par Ségolène Royal lors du délétère congrès du PS à Reims, où elle contestait la victoire à sa rivale Martine Aubry. Et alors que le dernier mot de cet imbroglio devrait revenir à la Cocoe, celle-ci a décidé d'interrompre ses travaux dans la nuit, vers 4 heures du matin. "Il nous manque les procès-verbaux de 50% des départements. Nous sommes dans l'incapacité de dire qui a gagné", a déclaré son président, Patrice Gélard, en espérant que le vainqueur serait connu dans la journée de lundi. Les travaux devraient reprendre dans la matinée.
"Extrêmement choqué" de ce "dysfonctionnement majeur", le chef du gouvernement Sarkozy a assuré que personne ne pouvait encore "se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP". L entourage de son rival a, quant à lui, précisé que le député-maire de Meaux disposait d'une avance de "1.221 voix" au moment de l'interruption de la nuit. Les deux camps se sont par ailleurs mutuellement accusés de fraude. Dans la soirée, les copéistes ont en effet affirmé avoir constaté des "irrégularités" à Nice, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti, et à Paris, où François Fillon est élu. Dans certains bureaux des Alpes-Maritimes, c'est le décalage entre les bulletins comptabilisés et les émargements qui a jeté le trouble.
Ils se frottent les mains
Devant ce panier de crabes, les adversaires de l'UMP n'ont pas manqué de réagir. "On vit en direct le crash de l'UMP" et "quel que soit le président", il "n'aura aucune légitimité, puisqu'on a un parti qui est brisé en deux", s'est ainsi réjoui le vice-président du FN, Florian Philippot tandis que le porte-parole du PS, David Assouline a estimé que "ça ne peut pas être une bonne nouvelle que de voir que la droite est à ce point en situation de se marginaliser sur le plan de sa crédibilité".