De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Jean-Michel Blanquer : des propos inexacts et racistes ?
"Aujourd’hui, il y a plus de petites filles que de petits garçons qui ne vont pas à l’école maternelle pour des raisons sociétales. Et puis, appelons un chat un chat, le fondamentalisme islamiste dans certains territoires a fait que certaines petites filles vont à l’école le plus tard possible, ou avec une assiduité plus faible", s’essayait Jean-Michel Blanquer, le 31 août 2019, sur le plateau de France Culture. Le ministre défendait l’instruction obligatoire à 3 ans, l'estimant pertinente pour lutter contre les inégalités qui pénalise les femmes au quotidien.
Des déclarations qui n’ont pas manqué de choquer. Et pour cause ! Comme le rapportent les Décodeurs du Monde, elles sont factuellement fausses. Au total, sur l’ensemble du territoire, 97,6% des enfants de trois ans sont scolarisés, note le journal, qui se base sur les informations de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’éducation nationale. L’organisme estime d’ailleurs que, d’une façon générale, "les filles sont plus nombreuses à bénéficier de la scolarité précoce". Les chiffres qui servent à contredire le ministre proviennent donc… de son propre ministère.
En pratique, cependant, il importe de préciser que le taux de scolarisation des enfants de 3 ans est susceptible de varier d’un territoire à l’autre. En outre-mer, par exemple, il arrive qu’il chute sous les 70%.
A l’âge de deux ans, les filles représentent 50,3% des élèves. Plus tard, à trois ans, elles composent 48,9% des classes et 49,0% à quatre ans. Une légère différence statistique qui s’explique par la situation démographique française. En effet, dans l’Hexagone, le taux de naissance des garçons est plus fort que celui des filles (105 contre 100), précise le quotidien du soir.
Pire que l’inexactitude, peut-être, c’est le caractère jugé raciste des propos du ministre - dénoncé par certains internautes - qui fait polémique. C’est notamment le cas de Maître Eolas, un avocat connu pour sa participation active sur Twitter.
Faïza Zerouala, journaliste éducation pour Mediapart s’est également exprimé sur la question. Elle pointe du doigt l’absence de "relance de la journaliste sur cette histoire de fondamentalisme islamiste", de "demande de contexte, de chiffres ou de situations précises".
Des propos également dénoncés par la militante féministe Stéphanie Lamy, par exemple, qui parle de "désinfo raciste".
Jean-Michel Blanquer face à la polémique : les difficiles aveux du ministre
Visiblement agacé par l’article des Décodeurs du Monde, Jean-Michel Blanquer n’a pas hésité - dans un premier temps - à s’en prendre au travail accompli par les journalistes. Sur le plateau de France Info, il a violemment taclé le quotidien du soir. "J’entends souvent le mot Décodeurs, mais, parfois, je me demande s’il n’y a pas une consonne qui est erronée", a-t-il lancé.
Pourtant, le ministre et son entourage ont été forcé de reconnaître que les propos tenus devant les micros de France Culture sont factuellement faux, rapporte Le Nouvel Observateur. Il a toutefois fallu lui tirer les vers du nez…
"En l'occurrence, ce que j’ai dit n’est pas contradictoire avec ce que vous venez de dire", a affirmé Jean-Michel Blanquer devant les journalistes de France Info.
"Je n’ai pas dit qu’il y avait un effet statistique, autrement dit, sur le petit pourcentage d’enfants qui ne vont pas à l’école, donc 2 à 3%, on observe que certaines filles n’y vont pas pour des raisons sociétales. J’ai en tête tel ou tel endroit de France… Même si ça n’est pas significatif statistiquement", a-t-il précisé. Avant d’admettre : "Statistiquement, on peut parler de quelques dizaines d’enfants"...