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En proie au cyclone de l’affaire Cahuzac, le gouvernement se presse pour retrouver la confiance des Français, qui jugent en grande majorité que les politiques sont corrompus. Dans un objectif de transparence, François Hollande a indiqué que certaines professions, "pas toutes", seraient désormais incompatibles avec le mandat de parlementaire. "Le Gouvernement proposera au Parlement d’interdire le cumul du mandat de parlementaire avec l’exercice de toute activité professionnelle, sauf exceptions mentionnées dans la loi", a en effet indiqué le Conseil des ministres dans un communiqué le 10 avril.
Cette question divise profondément, à gauche comme à droite. Certains y voient le risque que seuls les fonctionnaires puissent exercer cette fonction. " Comment est-ce qu'on représente correctement la nation si on interdit que soient représentés à l'Assemblée les entrepreneurs, les commerçants, les artisans, les avocats... ", s'est interrogé Jean-François Copé sur France 2. Le président de l‘UMP est visé en première ligne par ce projet, exerçant lui-même à mi-temps en tant qu'avocat d’affaires. Il a d’ailleurs souvent été critiqué dans son propre camps pour avoir cette double casquette. Quant à Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée, il voit lui aussi d’un mauvaise œil la création d’une telle loi. "Ce qui fait la richesse de l'Assemblée, c'est d'y avoir des agriculteurs, des avocats, des médecins, etc. Sinon, nous aurons une assemblée de fonctionnaires", a-t-il rétorqué sur Europe 1.
Une carrière "gelée" dans le secteur publique
Les députés qui exercent une profession dans la fonction publique seront placés en disponibilité. En d’autres termes, les parlementaires ne bénéficieront pas de nouveaux droits que ce soit pour l’avancement ou pour la retraite. Leur carrière dans le secteur publique sera donc "gelée". Ils ne seront pour autant pas contraints de démissionner. En revanche, l’affaire se corse pour le secteur privé. Si on ignore encore quelles professions seront interdites, certains indiquent déjà que les 32 avocats et 21 médecins du Parlement pourraient être sur la sellette.
Beaucoup s’inquiètent du danger d’un dispositif trop limitatif. Les personnes issues de professions libérales pourraient être découragées à se présenter aux élections législatives, étant déjà sous-représentés par rapport aux fonctionnaires au Parlement.