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"La déprogrammation des soins ne saurait être totale", affirmait Olivier Véran, le jeudi 25 mars 2021, alors qu’il détaillait la nouvelle stratégie de l’exécutif pour faire face à la propagation du coronavirus Covid-19 et de ses divers variants sur le sol hexagonal. "On ne protège pas la santé des uns en compromettant celle des autres", explique-t-il encore, avant de se lancer dans davantage de précisions, dont BFMTV se fait l’écho : "On doit limiter cette déprogrammation et la faire très progressivement pour éviter des pertes de chances pour les autres malades. Ainsi la prise en charge de certains patients devra être préservée. Je pense notamment à la chirurgie pour cancer, à l’activité de greffe pour les malades qui sont atteint de pathologies chroniques ou encore en pédiatrie. Je tiens aussi à ce que l’accès au soin en santé mentale soit préservé en cette période".
Hélas, note très justement Le Parisien, malgré toutes les pincettes prises le mot est lâché : déprogrammation. Il apparaît aussi sur le document projeté aux côtés du ministre. Et de toute évidence, il effraie considérablement les responsables d’associations ainsi que certaines figures du corps médical.
Coronavirus : ce à quoi pense vraiment Olivier Véran quand il parle de "déprogrammation"
Car qu’en dise l’ancien praticien, il va falloir sélectionner certains malades jugés moins à risque et déprogrammer les soins qu’ils étaient supposés recevoir pour accorder la place à d’autres patients. En bref, s’adonner à une forme de tri à l’hôpital. En Île-de-France, par exemple, "ce sont 80% de ces activités qui devraient être déprogrammées", a-t-il d’ailleurs reconnu. 8 malades sur 10 ne souffrant pas du coronavirus Covid-19 n’auront pas accès aux traitements dont ils ont besoin, faute de lits et de bras, dont les nombres ont été sans cesse réduits par nos administrations successives.
Coronavirus : le tri a-t-il déjà commencé ?
"La déprogrammation, c'est un tri de patients qui ne dit pas son nom. Cela a beau se faire gentiment et avec humanité, à la fin, le résultat est le même, des malades perdent des chances de guérir, ils voient leur situation s'aggraver. Certains n'auront pas le temps de recevoir leur traitement", explique Gérard Raymond, patron de France Assos Santé, interrogé par Le Parisien. Son groupe réunit 85 associations de patients et toutes appréhendaient ce type de déclarations en provenance de l’exécutif. Lui-même se dit "catastrophé".
D’autant plus, explique Gilles Pialoux, chef de l’infectiologie à l’hôpital parisien Tenon, que les effets d’un tel processus se ressentiront longtemps après la fin de l’épidémie. Sans doute faudra-t-il s’attendre à des décès…
Quelle solution pour éviter la déprogrammation ?
S’il est sans doute trop tard pour réparer les dégâts causés par nos différentes administrations, il existe tout de même une piste pour limiter la casse. Il s’agit, sans surprise, du vaccin. Il est grand temps, indiquent les intervenants du Parisien, d'accélérer la campagne si l’on veut pouvoir soigner tout un chacun ainsi qu’il ou elle le mérite.
Un avis que semble partager Emmanuel Macron… "Arrêtons de parler, allons-y, très très franchement. Il est urgent de mobiliser des vaccinateurs compétents, déjà formés, comme les infirmiers et les dentistes, et de les doter de l'autonomie nécessaire pour promouvoir cette accélération", aurait-il déclaré.