Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
Nicolas Sarkozy aurait-il dû être relaxé, si pas tout à fait blanchi ? Difficile à dire pour qui n’est pas juge et n’a pas pu analyser le dossier en profondeur. Cependant, force est de constater que cette décision ne peut mécaniquement rester cloisonnée dans le seul cercle judiciaire. Elle a, d’ores et déjà, un impact politique. Pour certains, elle vient laver l’honneur d’une Justice trop souvent aux ordres - ou au moins sous influence - du pouvoir tandis que pour d’autres elle illustre bien la volonté de vengeance de quelques magistrats, cette "République des juges" que dénoncent quelques élus, dont les propos sont rapportés par France Info.
A droite, ils sont nombreux à se désoler de la sentence prononcée contre l’ancien chef de l’Etat, indique Le Figaro. Ils parlent d’une peine "disproportionnée", d’un véritable "acharnement judiciaire" émanant du Parquet national financier (PNF), chargé de représenter les intérêts de l’Etat dans cette affaire. Certains dénoncent "une condamnation extrêmement dure dans un dossier particulièrement faible", comme le fait Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs Les Républicains. Et lui de rappeler le droit de Nicolas Sarkozy à la présomption d’innocence, au moins "tant que les voies de recours n’ont pas été purgées".
"Pacte de corruption" et zone d’ombres : pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il été condamné ?
Ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy a des ennuis avec la justice. Cependant, cette condamnation constitue un cas de figure jusqu’à présent unique.
En effet, l’ancien chef de l’Etat a notamment été cité dans l’affaire Karachi, protégé par son immunité présidentielle dans les affaires Tapie, Kazakhgate et sondages de l’Elysée… puis mis en examen avant d’être condamné dans celle des écoutes. Les magistrats ont d’ailleurs évoqué un "pacte de corruption" entre les différents accusés. Cela étant, cette dernière décision apparaît suspecte aux yeux de certains commentateurs politiques, informe Europe 1, qui a accordé une véritable tribune à l’un d’eux…
Même au gouvernement, certains pensent que Nicolas Sarkozy a été victime d’acharnement
"Je ne pourrai jamais le dire publiquement, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a une forme d'acharnement", concède un ministre aux micros du Figaro, dont le nom n’est évidemment pas communiqué. Et un autre "rouage important de l'exécutif" d’appuyer : "C'est très très brutal".
De quoi alimenter un certain discours, qui ferait de Nicolas Sarkozy la victime de la "République des juges" ? Oui, d’après Nicolas Beytout, directeur du journal L’Opinion, qui a pris la parole sur le plateau d’Europe 1. "Pour être respectée, la justice ne doit pas être suspectée. Or, dans la condamnation de Nicolas Sarkozy, tout est suspect", assène-t-il d’entrée de jeu, avant d’égrener le chapelet de ses griefs à l’encontre du jugement.
"D’abord, son histoire d’ancien président de la République et cette sourde bataille qui l’avait constamment opposé au monde judiciaire. Ce monde de petits pois ne lui a jamais pardonné. Voilà pour le contexte. Même chose pour les méthodes utilisées lors de l’enquête : les juges rebondissant d’une enquête à l’autre, comme s’il leur fallait absolument une affaire sur laquelle coincer l’ancien chef de l’Etat", poursuit-il encore. Il dénonce aussi le "corporatisme" des magistrats, leur "union sacrée face au politique", l’absence de justice "apolitique"...
Cette décision fragilisera-t-elle l’avenir politique de Nicolas Sarkozy ?
Parce qu’il n’est pas frappé d’inéligibilité, Nicolas Sarkozy peut donc tout à fait se représenter et briguer un nouveau mandat. En outre, parce qu'il a annoncé qu’il ferait appel, il demeure présumé innocent en l’état actuel des choses. En bref, pas d’inquiétudes immédiates sur les plans politique et électoral.
"Il est dans les affaires depuis longtemps, la condamnation ne change pas la donne. Les ‘sarkolâtres’ continueront de toute façon à le soutenir, même si je n'ai jamais cru à son retour", conclut pour sa part un membre du gouvernement anonyme.