De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une interview en deux temps ? Après avoir annoncé son grand retour en politique vendredi sur Facebook et accordé samedi un entretien au Journal du Dimanche, Nicolas Sarkozy était dimanche soir l’invité de Laurent Delahousse sur France 2. Pendant près de 45 minutes l’ancien président de la République est revenu sur de nombreux points qui entourent son come-back et suscitent des interrogations : les raisons de son retour, le bilan qu’il tire de son mandat, sa défaite en 2012, les affaires qui le visent, ses ambitions et l’action de François Hollande.
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"Si j’ai perdu, c’était ma responsabilité", a-t-il ainsi admis, concédant même des "erreurs" et la "vanité de certains sentiments". "Par exemple, celui qui consiste à penser, quand on a beaucoup d’énergie et que l’on croit beaucoup en ses idées, ce qui est mon cas, que parfois on peut réussir seul", a-t-il expliqué avant d’ajouter : "Sans le vouloir, j’ai pu blesser des gens en ne prenant pas la bonne expression. Si c’était à refaire je ne le referais pas". Mais si pendant les premières minutes de son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy s’est montré très calme et désireux de reconnaître ses torts, le ton est ensuite monté.
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"Est-ce que vous me prêtez deux neurones d’intelligence ?"A Laurent Delahousse qui l’interrogeait sur les raisons de son retour, deux ans après sa défaite face à François Hollande, l’ex-chef d’Etat a répondu en assurant ne pas vouloir que son "pays soit condamné entre le spectacle humiliant que nous aujourd’hui et la perspective d’un isolement total qui serait la perspective du Front National". Et celui-ci de confier : "Non seulement j’ai envie, mais je n’ai pas le choix". Questionné ensuite sur les affaires qui le visent et pourraient nuire à ses ambitions, Nicolas Sarkozy a quelque peu perdu son calme. "En colère", l’ancien président a balayé les accusations dont il fait l’objet et lâché au journaliste : "Est-ce que vous croyez que si j'avais quelque chose à me reprocher, je viendrais m'exposer dans un retour à la politique comme aujourd'hui ? Est-ce que vous me prêtez deux neurones d'intelligence ?".
"Je ne veux pas polémiquer avec Monsieur Hollande, mais..."Mais c’est lorsque l’action de son successeur à l’Elysée a été abordée que Nicolas Sarkozy s’est montré le plus énervé. Assurant pourtant ne pas vouloir "le caricaturer" ni "polémiquer" à son sujet, il a d’abord évoqué "une longue litanie de mensonges" à propos de l’anaphore "moi président" de François Hollande en 2012, puis il a dénoncé le fait "que ces deux premières années ont été consacrées à démolir ce qui avait été fait, parce qu’(il) l’avait fait". Et Nicolas Sarkozy d’en remettre une couche en assénant : "Il y a eu 500 000 chômeurs de plus depuis 2012. Il est temps que François Hollande se rende compte que c'est lui le président, ce n'est plus moi. 1,7 % de croissance en 2011 à la fin de mon quinquennat, la croissance 0 aujourd'hui".
Un apaisement de façade envers Juppé et Fillon ?Malgré ce ton plutôt agressif à l’égard de celui qui lui succédé à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a joué la carte de l’apaisement avec deux de ses rivaux au sein de son propre camp. "J’ai connu Alain Juppé quand j’avais 20 ans. C'est un ami, un partenaire. J'aurai besoin de lui", a-t-il en effet déclaré avant d’ajouter : "Avec François Fillon, j'ai travaillé pendant 5 ans sans aucun nuage. J'aurai également besoin de lui". Notons cependant que derrière ce ton calme en façade se cachaient deux piques : l’une sur l’âge du maire de Bordeaux, l’autre contredisant ce que ce plaît à raconter l’ancien chef du gouvernement au sujet de ses relations avec Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat.
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