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Isolée depuis ses propos sur la "race blanche", Nadine Morano a encore faire parler d'elle cette semaine en essayant de créer une polémique autour d'un crachat de Karim Benzema. Mais jusqu'où pourra-t-elle aller ? A force de vouloir se faire entendre, ne va-t-elle pas courir à sa propre perte ? Eléments de réponse avec le politologue Jean-Yves Camus

Planet : Nadine Morano est brouillée avec Nicolas Sarkozy depuis qu’elle a parlé de ‘race blanche’. Pensez-vous que cela soit irréversible ? Jean-Yves Camus : "Nicolas Sarkozy est quelqu’un de très généreux avec les gens de son entourage, et surtout envers ceux à qui il doit beaucoup. Mais lorsque sa confiance est trahie, il devient impitoyable. Et même si en politique, rien n’est jamais figé, je ne pense pas que sa relation avec Nadine Morano s’arrangera. Certes, elle l’a beaucoup soutenu par le passé mais elle s’est aussi montrée très ingrate envers lui. Et ça, je ne pense pas que l’ancien président pourra lui pardonner. C’est lui qui a fait émerger Nadine Morano du néant en 2007, sans lui elle n’aurait certainement pas la notoriété dont elle jouit aujourd’hui.

Planet : Nadine Morano a-t-elle tout gâché ? Jean-Yves Camus : Disons qu’elle n’a pas joué de manière habile. On peut déraper dans les médias ou sur Twitter. Cela arrive à tous les politiques. Mais on ne peut pas en faire sa manière d’être. Or, il s’emblerait que cela soit devenu une habitude chez l’ancienne ministre.

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Planet : Isolée des Républicains, Nadine Morano reçoit pourtant le soutien de Robert Ménard….Jean-Yves Camus : Oui, mais cela n’ira pas plus loin. Robert Ménard n’est pas un chef de parti. Nadine Morano pourrait éventuellement rejoindre le Front National si Marine Le Pen donnait son feu vert. Mais cela n’arrivera pas car beaucoup trop de jeunes élus et candidats frontistes attendent leur tour depuis un petit moment et ne cèderont pas leur place à une rescapée de la présidence de Nicolas Sarkozy. Il ne faut pas non plus oublier que Nadine Morano a une assise locale dans la région briguée aux prochaines élections par Florian Philippot (l’Alsace-Champagne-Ardrenne-Lorraine). Je doute fort qu’il accepte cette rivale.  

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Planet : Comment s’annonce son avenir politique, selon vous ? Jean-Yves Camus : Pas facile dans les mois à venir… Mais on ne meurt jamais politiquement tant que l’on n’est pas mort tout court. Nadine Morano a encore du temps devant elle. C’est d’ailleurs son meilleur allié : avec le temps les choses se tasseront, à moins qu’elle n’en remette une couche. Elle est encore eurodéputée, ce qui la maintiendra à flot le temps de laisser passer l’orage. Ensuite, elle pourra sans doute espérer revenir pour les élections législatives de 2017".

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