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"A chaque fois qu’il évoque son éventuel retour aux affaires, étonnamment, il est inquiété par une affaire de justice qui immédiatement fait pschitt !", a raillé mardi sur BFM TV la déléguée générale ajointe de l’UMP, Valérie Debord, n’hésitant pas à évoquer un véritable "acharnement" contre Nicolas Sarkozy. Un avis partagé par Christian Estrosi, le maire de Nice, lequel a vivement regretté sur Twitter : "Jamais on aura affublé un ancien président d’un tel traitement, d’un tel déferlement de haine". Il faut dire que depuis quelques mois, Nicolas Sarkozy enchaîne les démêlés avec la justice. Son nom s’est en effet retrouvé associé, de près ou de loin, à plusieurs affaires. Parmi elles figurent notamment, l’affaire Bettencourt (où Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d’un non-lieu, ndlr), l’affaire de l’arbitrage Tapie et l’affaire Bygmalion. Au point que la question de l’acharnement judiciaire se pose.
Un curieux hasardAinsi selon certains membres de l’UMP, ce terme synonyme d’obstination, d’ardeur opiniâtre et de frénésie, s’appliquerait à ce qui vit actuellement l’ancien locataire de l’Elysée. En d’autres termes, celui-ci serait victime d’une machination de l’appareil judiciaire orchestrée par l’exécutif. Il est vrai que le placement en garde à vue et la mise en examen de Nicolas Sarkozy tombent pile au moment où le calendrier de son éventuel retour en politique semblait se préciser.
Mais cette notion de curieux hasard se retrouve également dans les origines de cette affaire de trafic d’influence et de violation du secret de l’instruction présumés. Ce qui plombe quelque peu l’idée avancée par les soutiens de l’ancien président. En effet, c’est en enquêtant pour l’affaire du présumé financement libyen de la première campagne de Nicolas Sarkozy, qu’en 2013 les policiers ont d’abord placé sur écoute les téléphones de deux anciens ministres, Claude Guéant et Brice Hortefeux, et de l’ancien préfet de Paris, Michel Gaudin, avant de placer ceux de l’ex-chef d’Etat. Là, ils ont appris que Nicolas Sarkozy utilisait une ligne sous un nom d’emprunt, Paul Bismuth, pour parler de l’affaire Bettencourt avec son avocat, Me Thierry Herzog. L’écoute de leurs conversations a par la suite éveillé d’autres soupçons chez les enquêteurs. Ce qui a conduit à l’ouverture d’une information judiciaire pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction.
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"On est dans un cadre de procédure normale"La procédure engagée a ensuite suivi son cours, et conduit au placement en garde à vue de Nicolas Sarkozy ainsi qu’à sa mise en examen. Ce que dénonce certains membres de l’UMP… mais pas tous. Plus mesuré que ses collègues, le député Georges Fenech a en effet estimé que "l’on est dans un cadre de procédure normale, il ne faut pas en tirer d’autres conclusions". Fort de sa formation au métier de juge d’instruction, il a ajouté que "le trafic d’influence est une infraction rare et très difficile à tenir". Et celui-ci de préciser malgré tout qu'il "reste à fait confiant sur l’issue de cette procédure mais il fallait en passer par là".
Toujours présumé innocent, l’ancien locataire de l’Elysée a été entendu mardi sous le régime de la garde à vue afin de répondre aux questions des enquêteurs. Ces derniers tentent de déterminer si, oui ou non, l’ex-président et son conseil ont cherché à se procurer indûment des informations sur le dossier Bettencourt et ce, en promettant à un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbet Azibert, un coup de pouce pour obtenir un poste à Monaco. Il est par ailleurs important de souligner que Nicolas Sarkozy n’a pas été interpellé mais s’est présenté, de son plein, au siège de police judiciaire. Et alors que certain se sont également demandés s’il était légal de placer en même temps en garde à vue un client et son avocat, France Info TV pointe que Nicolas Sarkozy "avait en outre la possibilité de faire appel à un autre avocat".
Un désir de vengeance chez certains juges ?Ainsi, si l’acharnement ne semble pas résider dans la procédure menée contre l’ex-chef d’Etat, peut-être se trouve-t-il dans l’entêtement de certains magistrats à se venger de celui qui n’a cessé pendant son mandat de s’attaquer à leur profession. On se souvient, entre autres, de sa volonté de supprimer les juges d’instruction en 2009. Des prises de position qui ont sans doute fait naître un désir de vengeance chez certains magistrats. Mais là encore, tout reste à prouver. Et si certains médias ont avancé le fait que l'une des juges qui a placé Nicolas Sarkozy en garde à vue est membre du Syndicat de la magistrature (SM) - dans les locaux duquel le portrait de l'ancien président figurait en bonne palce sur le fameux "mur des cons" - Les Decodeurs du Monde assurent que c'est faux. Contacté par la rédaction, le SM aurait indiqué que "Mme Thépaut n'a jamais été ni présidente ni membre du bureau" et que si l'on peut "retrouver des traces de son engagement syndical au travers de quelques pétitions", en revanche "rien n'indique un passé de militante antisarkozyste".
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