Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
"Ce qu'on ne veut surtout pas, c'est la victoire des verts", tranche sans ambages Thierry Pauchet, élu centriste et chef de l'opposition du conseil municipal de Lille, qui s'exprimait le jeudi 18 juin en conférence de presse. De l'aveu même de France 3 Hauts-de-France, c'est un homme qui "ne fait pas dans la nuance". Il dépeint ses adversaires comme "des gens dangereux" et pire encore : des "cinglés", des "fous-furieux". "Des écolos-marxistes, des terroristes intellectuels, des fachos de gauche", assène-t-il encore.
C'est pourquoi, face à cet ennemi plus effrayant encore que la baronne de Lille, tout ou partie de la droite appelle dorénavant à voter pour la dame des 35 heures, dont la politique gouvernementale fut jadis si décriée. C'est "un vote de raison", se justifie Thierry Pauchet. Il n'est visiblement pas le seul à l'envisager ainsi. Marc-Philippe Daubresse n'a pas manqué de souligner l'attitude "odieuse" des Verts, qui s'en prenaient à leur rivale, quand bien même il n'est pas allé jusqu'à appeler à voter pour elle. Plus marquant, peut-être : certains proches de Xavier Bertrand, président de la région, présidentiable de droite et rival plus ou moins avoué d'Emmanuel Macron trouvent à Martine Aubry assez de qualités pour envisager glisser son nom dans l'urne, le 28 juin 2020.
N'y avait-il personne d'autre ?
D'autres candidats auraient peut-être pu s'avérer plus proches des idées de la droite pourtant. Quid, par exemple, de Violette Spillebout, de La République en Marche ? "Dès le soir du 15 mars, sur l'antenne de France 3, elle avait dit qu'elle ne ferait pas d'alliance ‘contre-nature' avec la droite", se remémore un Thierry Pauchet qui admet à demi-mot avoir été vexé. "Je l'ai mal pris".
Ce n'est pas son seul défaut... "De toute façon, elle est larguée. Voter pour elle, c'est comme s abstenir", poursuit le centriste qui conclut, sans appel : "Le match va se jouer entre les socialistes et les écologistes".
Ces qualités que la droite trouve désormais à Martine Aubry
"Martine Aubry n'apparaît plus comme la maire sortante usée par trois mandats", rappelle donc France 3, sur son site. Au contraire, cette même droite qui voulait la remplacer aussi vite que faire se peut plaide actuellement pour rappeler toutes les qualités de la socialiste. "Sur le plan de circulation, sur la dette, sur la démocratie participative, nous avons pû faire avancer des dossiers", explique d'entrée de jeu Isabelle Mathieu, conseillère municipale et membre de l'opposition depuis 20 ans dorénavant. Et elle de poursuivre, de sorte à convaincre les électeurs, encore récemment enjoint à la détester : "Nous n'étions que neufs élus sur 61. Elle aurait pu nous ignorer".
"Et pendant la crise sanitaire, Martine Aubry a fait le boulot. Elle a été la hauteur", insiste pour sa part Thierry Pauchet.
Le grave échec de la droite lilloise
En dépit de sa capacité à faire "avancer des dossiers", la droite lilloise ne peut certainement pas se vanter de ses résultats aux dernières élections municipales. Forte de seulement 3000 votes, elle n'a pas pu passer la barre des 10%... et sera donc incapable incapable de s'assurer le moindre élu à Lille. Une première depuis 1983.
"C'est un échec. Et il serait prétentieux aujourd'hui d'apparaître comme des donneurs de leçons. On n'a rien à gagner dans cette affaire. Mais on ne veut pas donner l'impression de s'en laver les mains. Donner l'impression qu'on se désintéresse de l'avenir. On ne veut pas que les électeurs de droite, faute de candidat, n'aillent pas voter le 28 juin. On dit à ces électeurs : faites attention", explique donc Thierry Pauchet à nos confrères de France 3.